"La parole est quelque chose de fondamental, non seulement pour un leader, mais aussi pour un Kanak. J’ai donné mon accord au ministre pour aller à Paris, donc je tiens aujourd’hui parole", a d’emblée répondu Jacques Lalié. Présent à Paris, le président de la province des Îles a confirmé sa participation à la convention des partenaires prévue ce vendredi à Matignon. Mais il assure qu’il n’interviendra qu’en tant que président d'institution, "sur les questions institutionnelles, c’est à l’Union Calédonienne et au FLNKS de répondre. Nos organisations politiques sont là pour ça, mais il faudrait qu’à l’avenir nous ayons une seule parole et qu’on mette en place nos stratégies par rapport à notre engagement, car c’est important pour l’avenir du pays."
"J’ai 45 ans de militantisme donc ce n’est pas aujourd’hui que je vais trahir la cause indépendantiste"
Pourtant, la semaine dernière, la commission exécutive élargie de l’Union Calédonienne (UC) a confirmé, par voie de communiqué, la non-participation de ses élus et responsables. Mais pour Jacques Lalié, compte tenu du fait qu’il ne s’agit plus d’une réunion entre partenaires politiques mais d'un format élargi en présence de la société civile, il peut y participer sans avoir de positionnement politique. Le président de la province des Îles a, par ailleurs, rappelé que l’Union Calédonienne était "partante" pour des bilatérales avec l’État lors de la visite de Jean-François Carenco, le ministre délégué aux Outre-mer, en Nouvelle-Calédonie.
"C’est en ce sens que je me suis engagé auprès du ministre pour venir à Paris, indique-t-il. J’ai quarante-cinq ans de militantisme, donc ce n’est pas aujourd’hui que je vais trahir la cause indépendantiste. J’ai été clair avec le premier vice-président et le secrétaire général de l’UC, je suis là en tant que président d’institution et non pas en tant que porte-parole du parti. Il suffit de prendre un peu de recul, d’avoir une ouverture d’esprit et de connaître les rapports de force pour faire la part des choses car l’Union Calédonienne pèse dans les débats politiques."
Jacques Lalié a également évoqué la nécessité pour les indépendantistes de revenir à la table des discussions. “Nous nous étions engagés avec l’Union Calédonienne à poursuivre les discussions. C’est une nécessité, mais aussi une responsabilité en tant que responsables politiques à tenir nos engagements pour les générations futures. Mais je redis ce que j’ai dit à Jean-François Carenco, rien ne se fera s’il n’y a pas de souveraineté. Ce sera le garant du vivre-ensemble, de la paix et du développement économique."
Signature d'un nouveau prêt
S'agissant du développement économique, le président de la province des Îles a fait savoir qu’il était avant tout à Paris pour rechercher des financements extérieurs, et notamment pour signer un prêt de 600 millions de francs CFP contracté auprès de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) afin de finaliser le projet de l’hôtel Wadra Bay, à Lifou. L’ouverture de celui-ci est désormais envisagée en début d’année prochaine, en raison de retards et de malentendus avec l’architecte. "Le chantier va se prolonger car il faut se mettre aux normes d’un cinq étoiles. Le prêt que l’on va signer est donc important pour la poursuite du projet Wadra Bay. C’est un complément car il y a déjà un prêt AFD en cours d’un montant équivalent", précise-t-il. Lors de son séjour parisien, le président de la province des Îles va également solliciter l’Agence française de développement (AFD) et le ministère pour la poursuite des contrats de développement. Enfin, une rencontre avec le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, est prévue en fin de semaine.
Un entretien à retrouver ici.