Deux boucheries sont désormais certifiées en agriculture biologique sur le territoire et d’autres aimeraient l’être aussi. Mais ce sont actuellement les éleveurs, qui manquent ! Seulement deux d'entre eux possèdent l'appellation Biopasifika, le seul label qui certifie un produit bio. Il reste donc de la place pour d’autres agriculteurs qui souhaiteraient tenter l’aventure. Cette filière émergente a le vent en poupe et l’élevage calédonien présente de réels atouts selon Claire Lataste, chargée de mission chez Biocaledonia, l'organisme qui délivre le label : "A l’heure actuelle, on commercialise trois gros bovins et trois veaux par mois, et il en faudrait seize de chaque. "
Deux bouchers sont certifiés et les consommateurs répondent à l’appel pour l’instant.
Claire Lataste, chargée de mission chez Biocaledonia
En effet, la viande bio trouve facilement preneur. Dans une grande surface certifiée bio depuis un mois, le veau reçu chaque semaine est vendu quasiment en une journée. Le chef boucher Damien Delosse voit les choses en grand : " le but ultime serait de remplacer toutes les viandes par du bio. Les consommateurs veulent vraiment de la viande de qualité. "
Plus de traçabilité
Le label Biopasifika permet aux bouchers de travailler directement avec les éleveurs. L’Ocef, également certifié bio, intervient comme prestataire. Une traçabilité qui est un véritable argument commercial. "Très prochainement, vous pourrez savoir de quel élevage provient la viande que vous mangez ", explique le boucher Damien Delosse.
Cinq éleveurs sont actuellement en cours de conversion et Biocaledonia espère que d’autres suivront. René Marlier est, lui, un précurseur : il fournit un gros bovin et un veau par semaine. Pour l’éleveur, il n’y a pas d’hésitation à avoir : " Le bio, c’est surtout un respect des bêtes, de la nature… Chez nous, on a des bêtes qui vivent au grand air 24 heures sur 24, 365 jours par an !"
Mais aussi des contraintes
L’élevage en agriculture biologique a toutefois des contraintes réelles : les pesticides sont bien sûr interdits, mais il faut également regrouper plus souvent le troupeau pour en sortir seulement une bête ou deux destinées à l’abattoir. Habituellement, le troupeau est réuni à peu près tous les deux mois et une cinquantaine de bêtes partent à l’abattoir. Un surcroît de travail, qui explique un surcoût de la viande bio de 10 à 15 %. Mais ce travail en vaut la peine car, par rapport à la qualité standard, la viande bio est classée en qualité extra, selon Biocaledonia.