Les faits remontent au 13 octobre 2018, date à laquelle un trentenaire avait frappé à mort un homme de soixante ans à Magenta. Le prévenu jugé aux assises ce jeudi comparaissait en état de récidive. Il a été condamné à dix-huit ans de prison.
•
Le jour des faits, le 13 octobre 2018, après avoir passé la matinée avec trois collègues à s’aviner du côté de la plage de Magenta, tous décident d’aller suivre un match de football dans un appartement non loin de là. Le prévenu est le seul à mélanger alcool et cannabis. Les enquêteurs vont relever plus tard un taux d’alcoolémie de plus de 0,70 milligramme par litre de sang et 2,9 nanogrammes pour le cannabis.
L’homme est présenté comme quelqu’un de gentil, sauf lorsqu’il est alcoolisé. Selon le Dr Schmidt, expert psychiatre, le prévenu n’est pas un sujet à qualifier de psychopathe, il a eu une « impulsivité teintée d’agressivité et une faible maîtrise de soi. Il a la certitude d’avoir agi en légitime défense, il semble sincère quand il présente ses regrets », ajoute le spécialiste.
Ce jeudi devant la cour d’assises, lorsque Me Aguila, avocat de la partie civile lui demande s’il se sent responsable de la mort de son cousin, le prévenu répond « oui ». L’avocat réitère la même question pour la victime de soixante ans et cette fois-ci, le prévenu rétorque « non », il ne se sent pas responsable. Pour l'avocat de la partie civile, la légitime défense ne tient pas. Position partagée par l'avocat général Christian Pasta.
Deux coups mortels
L’homme fait alors des aller-retour entre le troisième étage et le second, où se trouve sa compagne. C’est à ce moment-là que selon lui, la victime âgée de soixante ans sort de son appartement et l’agresse avec un couteau, assure le prévenu qui explique l’avoir rapidement désarmé. Il va alors asséner deux coups, un premier à l’abdomen et un second sur le front, avec un pot de fleurs en terre cuite. La victime décèdera deux heures plus tard.Légitime défense
Au procès devant la cour d’assises, le prévenu assure avoir agi en légitime défense à la vue du couteau. Pour la défense, l’accusé ment depuis le début de l’affaire. Le mis en cause, décrit par le voisinage comme un fauteur de troubles et un homme violent envers sa compagne, a en effet plusieurs fois changé de version durant ses auditions. Au moment des faits, il avait d’ailleurs donné une fausse identité aux policiers.Contentieux
Le prévenu affirme également ne pas s’être rendu compte que le pot de fleurs qu’il avait utilisé contre la victime n’était pas en plastique. Les deux hommes se connaissaient, ils avaient un contentieux concernant la vente de cannabis. Malgré tout, le prévenu l’assure, il considérait la victime comme « quelqu’un de gentil ».Personnalité
La totalité des témoins sont passés à la barre ce jeudi, à l’image de la concubine du prévenu, qui l’a présenté comme quelqu’un de violent, « surtout quand il a bu ». Sa compagne n’a toutefois pas souhaité s’exprimer plus, laissant le tribunal évoquer les nombreuses mains courantes déposées à chaque faits de violence. Les témoignages sont unanimes, que ce soit le collègue du prévenu, sa voisine ou sa concubine, à chaque fois qu’il buvait, il insultait la victime depuis le contentieux qu’ils avaient eu.L’homme est présenté comme quelqu’un de gentil, sauf lorsqu’il est alcoolisé. Selon le Dr Schmidt, expert psychiatre, le prévenu n’est pas un sujet à qualifier de psychopathe, il a eu une « impulsivité teintée d’agressivité et une faible maîtrise de soi. Il a la certitude d’avoir agi en légitime défense, il semble sincère quand il présente ses regrets », ajoute le spécialiste.
Récidive
L’accusé jugé en récidive avait été condamné en 2012 pour homicide involontaire sur son cousin, dans un accident de la route. Il était au volant d’une voiture volée et avait alors été condamné à trois ans de prison.Ce jeudi devant la cour d’assises, lorsque Me Aguila, avocat de la partie civile lui demande s’il se sent responsable de la mort de son cousin, le prévenu répond « oui ». L’avocat réitère la même question pour la victime de soixante ans et cette fois-ci, le prévenu rétorque « non », il ne se sent pas responsable. Pour l'avocat de la partie civile, la légitime défense ne tient pas. Position partagée par l'avocat général Christian Pasta.