Covid-19 : comment est accueilli le pass sanitaire en Nouvelle-Calédonie ?

Ils ont réagi à l'annonce du pass sanitaire.
Le pass sanitaire s’apprête à devenir une réalité en Nouvelle-Calédonie aussi. Alors qu’il vient d’être annoncé, et entrera en application lundi 11 octobre, les réactions sont à l’image du débat sur le sujet : mitigées.

L’une se dit "ravie", une autre trouve la décision "injuste"…. Les Calédoniens interrogés ce jeudi 7 octobre par NC la 1ere avaient des réactions très contrastées, après avoir appris l’entrée en vigueur du pass sanitaire sur le Caillou dès lundi prochain

"Relâcher la pression"

"Ça va nous permettre d’avoir une vie sociale le week-end", développe la passante qui se dit ravie. "De relâcher la pression que je connais, personnellement, au travail vu que je suis dans un des hospitels." Cette autre femme partage le même enthousiasme : "En France, il a fallu beaucoup beaucoup de temps avant que ne se mette en place la vaccination, le pass, etc. Nous, on va bénéficier de toutes ces mesures en méga-accéléré", retient-elle, "et c’est super parce que pour la Calédonie, la crise va 'passer' très vite."

Le pass est associé à la vaccination anti-Covid : pour l’obtenir il faut être vacciné ou avoir fait récemment un dépistage. Les réactions des Calédoniens font donc écho au débat virulent sur le sujet. "Il vaut mieux faire le vaccin. Quand on [était] bébé, on nous a vacciné. Le vaccin pour le Covid, c’est la même chose", commente un automobiliste. "On n’a rien pour se protéger", ajoute-t-il. "Pour dire la vérité, on a tous peur."

"Inadmissible"

Mais une partie de la population est déjà opposée au dispositif. "On est dans un pays français, encore, on est libre de choisir où on veut aller. C’est inadmissible que ce soit réservé aux personnes vaccinées", proteste cette dame. "On n’est plus libre du tout de circuler, avec le pass sanitaire", estime une autre, d’autant qu’elle n’y voit pas d’intérêt. "Les restaurants, moi j’y vais jamais."

Un microtrottoir réalisé par Ondine Moyatea et Louis Perin :

©nouvellecaledonie

 

Les restaurateurs au défi

Les restaurants font en effet partie des lieux qui seront à nouveau accessibles à partir de lundi à condition de présenter le pass sanitaire. Pour les professionnels concernés, reste désormais à se préparer, et l'enjeu s'avère important.

"Il faut appliquer le protocole qui a été mis en place (pass sanitaire, gestes barrières) parce que on a besoin d'ouvrir : on est en grand danger", déclare Jean François Santini, gérant d’un restaurant à Nouméa, place des Cocotiers. Gérant d'une autre enseigne, à Magenta cette fois, Fabrice Chassaing donne un son de cloche similaire, mais il exprime aussi un peu d'inquiétude : "J'ai un petit restaurant avec une dizaine de tables. Vu que je dois faire une table sur deux, plus le pass sanitaire et le couvre-feu à 22 heures, ça fait beaucoup de choses pour une petite entreprise."

Paroles de restaurateurs sur le pass sanitaire, par Marguerite Poigoune

 

"Une véritable bulle d'oxygène", pour le Medef

Autre réaction, celle du Medef. Dans un communiqué diffusé le 7 octobre en fin de journée, l'organisation patronale "salue l'annonce du gouvernement, validée par le Sénat coutumier et le Congrès, de déconfinement progressif et de mise en place du pass sanitaire à compter du lundi 11 octobre. Ces mesures, que nous demandions avec insistance vont permettre à de très nombreuses entreprises de reprendre une activité."

Et d'appeler " chacun à faire preuve de civisme car cette éclaircie reste fragile. Il est clair que cette véritable bulle d’oxygène pour tous les calédoniens pourra être remise en cause en cas d’un rebond épidémique. Nos efforts doivent être poursuivis pour faire reculer l’épidémie, sauver des vies et permettre aux derniers secteurs qui ne pourront pas reprendre la semaine prochaine de le faire au plus vite."

Reportage de Dave Waheo Hnasson : 

©nouvellecaledonie