Covid-19 : le gouvernement présente ses pistes pour la suite de sa stratégie sanitaire

Réouverture des frontières, réduction de la quatorzaine pour les passagers vaccinés… L’exécutif a évoqué plusieurs options, mercredi au Congrès, quant aux futures orientations à moyen et long termes pour faire face à l’épidémie de coronavirus. 

Faut-il ou non ouvrir un peu, voir beaucoup, les frontières calédoniennes ? Et si oui, comment ? La question a été discutée mardi 13 avril en commission plénière du Congrès. Pour tenter d'y répondre, le gouvernement a présenté plusieurs pistes, mercredi, sur les évolutions possibles de sa stratégie sanitaire face à l'épidémie de Covid-19. Il étudie notamment la possibilité d'un "assouplissement des modalités de quatorzaine pour les personnes vaccinées" avec la possibilité de réduire cette durée d’isolement. Une mesure qui serait accompagnée de tests sérologiques et PCR à l’arrivée pour s’assurer que ces personnes sont bien immunisées. 

Les précisions de Thierry Santa, le président du gouvernement. 

Quarantaine des personnes vaccinées itw Santa

La stratégie "Covid free" fait débat 

Cette discussion avec les membres du Congrès s’est déroulée sans vote, mais elle révèle que les élus sont traversés par les mêmes questionnements que la société calédonienne.

Pour les uns, la Calédonie doit conserver son statut "Covid free" quoi qu’il en coûte. Pour les autres, il faut être pragmatique. C’est le cas, par exemple, de Philippe Michel, président du groupe Calédonie ensemble pour lequel "une stratégie définitive de fermeture des frontières n’est pas tenable pour des raisons économiques, sociales…" 

Comme malheureusement le reste de la planète, on va devoir vivre dans la durée avec le Covid.

Philippe Michel, Calédonie ensemble

La stratégie vaccinale au cœur du sujet 

Même son de cloche du côté de l’Avenir en confiance. Pour Virginie Ruffenach, l’ouverture du pays au monde est possible, à condition d’atteindre une couverture vaccinale suffisante. "Les Calédoniens doivent vraiment se faire vacciner le plus possible, explique-t-elle. C’est ce qui permettra à terme d’avoir à nouveau nos frontières rouvertes."

D'un côté des indépendantistes, et notamment pour l’UNI, les choses sont bien moins évidentes. La couverture vaccinale est, en effet, loin d’être acquise, estime Ithupane Tieoue. "Si les personnes viennent et que nous n’avons pas atteint l’immunité, on aura des difficultés. L’ouverture va se faire mais il faut prendre le temps." 

Vaccination obligatoire pour certains ?

 Le Congrès a également examiné une proposition visant à faire vacciner les personnels en première ligne, ceux qui accueillent notamment les voyageurs arrivant sur le territoire, mais en partant du principe que la vaccination ne doit pas être imposée. Les personnels pourraient être alors déplacés de leur poste. Rien n'est acté, mais le principe a été validé par les différentes institutions.
Les explications de Laurence Pourtau, Louis Perin et David Sigal 

 

Des discussions nécessaires avec les autres pays 

L’UC-FLNKS assure être favorable à une ouverture des frontières, mais pas à n’importe quelle condition. "Il faut voir avec qui et de quelles manières on organise nos relations avec les autres pays 'Covid free', pose Pierre-Chanel Tutugoro. En tous cas, on sait pertinemment qu’on ne peut pas rester fermés éternellement."  

Encore faut-il s’assurer que la bulle à un moment ne sera pas percée, comme ce fut le cas dernièrement.

Pierre-Chanel Tutugoro, UC-FLNKS

A ce jour la stratégie est loin d’être arrêtée. Elle devra faire l’objet de textes qui seront soumis au vote du Congrès.

La commission d'enquête en discussion

Les débats au Congrès ce mercredi se sont également portés sur la commission d'enquête demandée par Calédonie ensemble. Une demande aprouvée et co-signée également par le groupe UC-FLNKS et Nationalistes. Le vote sur la création de cette commission d'enquête devrait intervenir dans les prochains jours. 
Le reportage de Louis Perin et David Sigal