Covid-19 : le Médipôle en première ligne

Dans le service réanimation du Médipôle, le 7 septembre.
Mardi 7 septembre en début de soirée, alors que le reconfinement venait de commencer en Nouvelle-Calédonie, cinq personnes étaient placées en réanimation au Médipôle et neuf autres étaient hospitalisées à l’unité Covid-19. NC la 1ere a pu emprunter le circuit dédié à ces patients.

En réanimation du Médipôle, des Calédoniens se battent contre le virus, avec le soutien d’un personnel soignant mobilisé 24 heures sur 24. A 15h30, mardi 7 septembre, le gouvernement venait d'évoquer prudemment un certain nombre de cas.

Mais déjà, le chef du service réa annonçait la présence de trois patients révélés Covid, dans un état critique. "Notamment l’un, et les deux autres qui sont un peu plus stables. Mais nécessitent quand même la réanimation", précisait le Dr Emmanuel Couadau. A ce moment, six personnes, moins gravement atteintes, étaient hospitalisées à l’étage supérieur. 

Evolution d'heure en heure

Des chiffres qui évoluent d’heure en heure tant cette épidémie semble vivace. La preuve : peu après 19 heures, dans l’édition télé spéciale sur NC la 1ere, le Dr Thierry de Greslan ajustait ce bilan : "Ce soir, on a cinq cas de Covid en réanimation et neuf patients hospitalisés en secteur de médecine Covid”, révélait le président du conseil médical d’établissement du CHT. Quatorze personnes.

Interrogés sur les symptômes

Un patient est interrogé sur ses symptômes à l'arrivée au Médipôle.

Tous ces malades du Covid ont emprunté un circuit dédié. Il commence devant les urgences, par un questionnaire classique sur les symptômes apparents. Lorsque la maladie est suspectée, direction l’unité Covid.

Là, les personnes symptômatiques subissent les deux tests de dépistage. 19 passages la nuit dernière. Les simples positifs ont été isolés dans des hôtels. Les autres, ceux qui présentaient des symptômes plus graves, ont été hospitalisés. 24 heures après le signalement des premiers cas, les médecins redoutent déjà le pire.

Ce qu’on sait, c’est qu’on va avoir beaucoup de cas. Beaucoup de soignants sont partis donc en moyens humains, on va avoir une limitation qui va arriver. Si la crise prend de l’ampleur, on va vite être dépassés. 

Claire Heydenreich, responsable du Samu et de la régulation au CHT

 

Renfort annoncé, mais...

Un personnel débordé malgré le renfort annoncé de deux médecins et de cinq infirmières. Mais le Médipôle sait pouvoir compter sur les retraités de la réserve sanitaire. On se doute aussi que les trente lits de la réanimation ne seront pas suffisants face au variant Delta.

"On a les moyens, à l’heure actuelle, de continuer à accepter des patients en réanimation", posait le chef du service. "On a 20 lits de prévus habituellement pour la réanimation, Covid et non Covid. On va avoir la capacité au niveau matériel de monter à trente, puis 40, voire 49 lits. Le facteur limitant va être essentiellement les ressources humaines."

Pour nous, le Covid circule en Calédonie depuis plus de quinze jours, probablement trois semaines. Avec des cas qui sont en population déjà installés, nos premiers patients en réanimation, un hôpital déjà en tension par manque de personnel.. Oui, c’est un scénario assez catastrophe.

Dr Thierry de Greslan, président du conseil médical au CHT

 

"La population doit nous aider"

Pour éviter le pire, les Calédoniens devront être solidaires. Gestes barrière, tests, respect du confinement et vaccination massive. "C’est un peu tôt pour préjuger de l’avenir", développe la responsable du Samu. "Ce qu’on sait, c’est qu’on va probablement avoir beaucoup de cas. On mettra tout en œuvre pour faire de notre mieux. Mais la population doit nous aider : en se vaccinant, en se protégeant, en respectant le confinement parce qu’on pourra pas aller au-delà des moyens qu’on a."

Un reportage sur place, dans l’après-midi, d’Antoine Le Tenneur et David Sigal : 

 

Retrouvez également le bilan, établi mardi soir, par le Dr de Greslan, sur notre plateau :