Crise en Nouvelle-Calédonie : 94 élus et personnalités calédoniennes signent une tribune, un "appel à ceux qui veulent construire"

La tribune signée par 94 personnalités de la société civile et élus Calédoniens.
94 personnalités de la société civile et élus calédoniens lancent un appel à la paix dans une tribune rendue publique ce jeudi 6 juin. Un "appel à ceux qui veulent construire en Nouvelle-Calédonie".

"Nous, personnalités de la société civile et élus, lançons un appel à la paix". Le ton de la tribune est donné. "Depuis le 13 mai, la Nouvelle-Calédonie est meurtrie, au plus profond d'elle-même. Le processus engagé depuis 30 ans, visant à préserver la paix et à valoriser le vivre-ensemble, entre toutes les communautés est parti en fumée, laissant derrière lui un amas de cendres sur un lit de haine", écrivent les signataires du texte.

Parmi ces signataires : Isabelle Champmoreau, vice-présidente du gouvernement, Christopher Gygès, membre du gouvernement en charge de l'économie numérique, Yoann Lecourieux, maire de Dumbéa, Sonia Lagarde, maire de Nouméa et Patrick Robelin, maire de Bourail.

"Retrouvons-nous, parlons-nous"

Des élus et personnalités de la société civile qui reviennent sur le constat alarmant de la situation sur le territoire. Rappelant que "des initiatives ont été prises, visant à favoriser les conditions d'une reprise des discussions, avec la mise en place d'une mission dédiée, d'une pause "législative" concernant le Congrès de Versailles, et d'un nouveau calendrier pour retrouver les voies du dialogue".

"Nous devons saisir cette opportunité", martèlent les signataires de la tribune. Qui ajoutent que "si les plaies restent ouvertes, le temps qui est devant nous doit être consacré à écrire une nouvelle page, de notre histoire commune. Soyons capables de conjuguer mémoire du passé et réponse aux défis du présent". 

Un appel au dialogue est également lancé. "Retrouvons-nous, parlons-nous, avec l'espoir et la volonté de réussir". "L'accord global pour mettre à nouveau la Nouvelle-Calédonie sur le chemin de la paix nécessite que les bonnes volontés du monde politique, de la société civile, des maires, des coutumiers, ceux de toutes tendances et convictions, se rassemblent".

Nouveau contrat sociétal, social et économique

Une main tendue au dialogue, pour "fonder un nouveau contrat sociétal, social et économique. Celui d'une société calédonienne plus juste, plus inclusive, respectueuse de l'identité de chacune et chacun". Un futur projet, qui "doit reposer sur un socle nouveau, qui associe l'ensemble de ceux qui contribuent à bâtir la Nouvelle-Calédonie", indiquent les signataires de la tribune.

Parmi lesquels figurent également Simon Loueckhote, sénateur et signataire de l'Accord de Nouméa, Georges Naturel, sénateur et Isabelle Lafleur, fille de Jacques Lafleur. "Nous continuons de croire que cette terre d'origine, cette terre aussi d'accueil, possède en son sein une place pour tous". 

Des personnalités calédoniennes qui assurent que "le chemin du possible" est devant nous. "Voilà pourquoi, nous, personnalités de la société civile et élus de toutes convictions, lançons cet appel au courage de ceux qui veulent construire un avenir de paix et de concorde". 

Ils appellent l'ensemble des Calédoniens à rejoindre le mouvement, en signant leur pétition en ligne

Sept signataires se désolidarisent


Sept personnalités notées comme signataires de la tribune ont souhaité faire une mise au point, ce jeudi 6 juin. "Si, sur le fond, nous sommes tous sur le chemin de l'espérance, pour un appel à la raison en vue d'une paix durable, il nous apparaît important d'apporter une mise au point à cette tribune", écrivent le père Rock Apikaoua, Jean-Pierre Taïeb Aïfa, Nisié Filitoga, Marie-José Michel, Anne-Marie Mestre, Elie Poigoune et Marie-Claude Tjibaou.

"Nos noms y figurent avec la désignation de membres du Comité des sages. Or, ce comité a été dissous, le 16 août 2023. Parralèlement, cette tribune initiée par des personnalités de la société civile nous dévoile des noms et prénoms de signataires élus politiques. Nous en prenons acte, en nous désolidarisons de cette liste".