Crise en Nouvelle-Calédonie : "Je demande aux chefs de famille de prendre leurs responsabilités", lance le commandant de la gendarmerie

Gendarmerie - image d'illustration
La nuit n'a pas été de tout repos, à certains endroits de l'agglomération nouméenne. Le général Nicolas Matthéos l'a relaté dans le journal de ce vendredi midi sur NC la 1ère. Le commandant de la gendarmerie en Nouvelle-Calédonie lance un appel à prendre ses responsabilités.

La nuit de jeudi à vendredi a été agitée, en différents endroits de l'agglomération nouméenne. Les forces de l'ordre étaient sur tous les fronts selon la gendarmerie. Des détonations ont été entendues en plusieurs endroits, par exemple dans la partie Sud du Mont-Dore, du côté de Plum. Plusieurs interventions ont été menées pour, notamment, dégager les points de blocage tenus par des militants de la CCAT. 

"Nous avons eu de nombreux véhicules abîmés cette nuit"

Parmi ces militants, de nombreux jeunes. Ce qui pousse le général Nicolas Matthéos à lancer un appel. "Nous avons été de nouveau confrontés à des jeunes qui remettent des barrages, qui s'en prennent violemment aux gendarmes, aux forces de l'ordre", a relaté le commandant de la gendarmerie en Nouvelle-Calédonie, qu'on pouvait entendre au journal de midi sur NC la 1ère. "Nous avons eu de nombreux véhicules abîmés cette nuit (…) La nuit précédente, trois gendarmes ont été blessés. Il y a eu, de nouveau, des tentatives pour remettre des barrages. Pour détruire, aussi."

"Il faut souligner cette volonté de destruction de ceux qui sont face à nous, et cette volonté de s'en prendre aux forces de l'ordre et aux gendarmes mobiles engagés sur le terrain", a déclaré le général Matthéos, qui a résumé les priorités de ces interventions : "La sécurité des habitants et le rétablissement de la liberté de circulation. Ces priorités nous coûtent (…) beaucoup en effectifs, dans des conditions difficiles." 

Je demande vraiment aux chefs de famille de prendre leurs responsabilités, il faut que cette situation cesse. Personne n'a rien à gagner à maintenir ce désordre, à vouloir le chaos. Il faut que la vie revienne. Toute la population aspire à une vie normale; Il faut que chacun prenne ses responsabilités aujourd'hui. 

Général Matthéos, commandant de la gendarmerie en Nouvelle-Calédonie


Son interview par Steeven Gnipate 

Des axes parfois libres, parfois entravés

D'un point de vue très pratique, la circulation reste difficile, au Mont-Dore. Ce vendredi vers 15 heures, le pourtour du massif du mont Dore s'avérait dégagé à l'entrée de Plum et dans le col au-dessus, a constaté NC la 1ère. En revanche, des véhicules étaient en feu sur la route, à La Coulée, devant le lotissement Jardins de Belep, et au Vallon-Dore, à hauteur de la Briquèterie. Des chicanes constituées de divers obstacles étaient par ailleurs en place à ces endroits mais aussi près du Col-Barrau. Et au rond-point du centre commercial de La Coulée, la route était fermée par la gendarmerie. 

"Il est très dangereux de circuler" à Saint-Louis

Car "le barrage au niveau du pont de la Coulée est toujours présent, et ils ont fixé des heures de passage pour ce barrage : une heure ouvert, une heure fermé", expliquait Olivier Berthelot, le cinquième adjoint au maire, dans le journal de midi. "C'est également vrai pour la tribu de Saint-Louis où ils ont instauré un principe de route à horaires", ajoute l'élu communal. La mairie tient "pour autant à rappeler aux administrés que la route n'est pas sécurisée du tout et qu'il est quand même très dangereux de circuler sur cet axe. La ville recommande de ne pas utiliser cet axe terrestre", insiste l'élu, "et d'utiliser les navettes maritimes qui sont en pleine progression".

Son interview par William Lecren