Crise en Nouvelle-Calédonie : la Nouvelle-Zélande appelle à davantage de "compromis"

Le ministre néo-zélandais des Affaires étrangères Winston Peters, le 5 juin 2024, au Vietnam.
Davantage de diplomatie, d'engagements et de compromis sont nécessaires en Nouvelle-Calédonie, où des émeutes meurtrières ont éclaté depuis la mi-mai, à la suite du projet de réforme électorale. C'est ce qu'à déclaré à Tokyo le ministre néo-zélandais des Affaires étrangères.

Le ministre néo-zélandais des Affaires étrangères s'est exprimé ce vendredi à Tokyo, au Japon, sur la situation calédonienne. S'exprimant en marge d'un sommet des dirigeants du Forum des îles du Pacifique (FIP), Winston Peters a déclaré que la situation dans le territoire français du Pacifique était dans une "impasse".  


"Nous espérons voir plus de diplomatie"

"En Nouvelle-Calédonie, nous espérons voir plus de diplomatie, plus d'engagement, plus de compromis", a-t-il déclaré lors de son discours à Tokyo. "La situation est dans une impasse, et il n'est pas facile de s'en sortir étant donné les violences qui ont éclaté, les blessures démocratiques qui ont rouvert d'anciennes blessures et en ont causé de nouvelles", a ajouté le ministre néo-zélandais.

La Nouvelle-Calédonie a connu ces deux derniers mois les plus graves émeutes survenues localement depuis les années 1980, qui ont causé des dégâts matériels considérables (incendies, destructions, pillages…). Ces violences ont poussé la France à envoyer des milliers de gendarmes et de policiers en réponse.

Au total, dix personnes, dont huit civils et deux gendarmes, sont mortes sur le territoire  depuis le déclenchement, le 13 mai, d'un mouvement de révolte contre le projet de réforme du corps électoral aux élections provinciales. 

Sur la base de nos conversations à Tokyo cette semaine, nous sommes confiants sur le fait que les différents acteurs à Nouméa et à Paris considéreront toute offre de dialogue, d'engagement ou de médiation comme une opportunité d'accéder à la profonde sagesse et à l'expérience qui existe dans la région des îles du Pacifique.

Winston Peters, le ministre néo-zélandais des Affaires étrangères


Le FIP veut servir de "force constructive"

Ce projet de loi constitutionnelle, accusé par les indépendantistes de marginaliser le poids de la population kanak, a été suspendu par le président Emmanuel Macron en juin. Cette situation constitue un "test de l'efficacité de notre architecture régionale dans la gestion de la réponse à la crise", a encore estimé Winston Peters. Elle constitue également une opportunité pour le FIP de servir de "force constructive", pouvant aider les parties à trouver une "voie à suivre", a-t-il ajouté.  

"Sur la base de nos conversations à Tokyo cette semaine, nous sommes confiants sur le fait que les différents acteurs à Nouméa et à Paris considéreront toute offre de dialogue, d'engagement ou de médiation comme une opportunité d'accéder à la profonde sagesse et à l'expérience qui existe dans la région des îles du Pacifique", a-t-il encore déclaré.