Crise en Nouvelle-Calédonie. Le Congrès vote à l'unanimité le texte qui intègre 5,9 milliards de francs CFP au budget

Façade du Congrès, le 11 janvier 2024
Le Congrès a adopté à l’unanimité, ce jeudi la modification apportée au budget de la Nouvelle-Calédonie que proposait le gouvernement. De quoi intégrer aux comptes une recette nouvelle : 5,9 milliards de francs, sous forme d’emprunt à la Banque des territoires. La somme va être fléchée vers les collectivités locales, communes et provinces. Malgré cette bouffée d’oxygène, le moral n’était pas au beau fixe, dans l’hémicycle du boulevard Vauban.

Une décision modificative de 5,9 milliards de francs. C’est ce que les conseillers du Congrès ont accepté, à l’unanimité, d’ajouter au budget de la Nouvelle-Calédonie, ce jeudi matin. Le montant fait partie de l’aide de 24 milliards CFP accordée par l’Etat. Mais le problème a une nouvelle fois été rappelé par les élus de tous bords : cela s’avère absolument insuffisant.

De quoi tenir jusqu'en août ?

Le président du gouvernement, Louis Mapou, avait demandé sept milliards de plus. Soit 31 milliards supplémentaires en tout. Et encore, cette somme devait permettre de tenir seulement jusqu’au mois d’août. Pire, ont pointé les membres du Congrès : dix-huit des 24 milliards se présentent sous forme de prêt, ou d’avance remboursable. Résultat, l’endettement de la Nouvelle-Calédonie, déjà très important, va passer la barre des 180 %.

Alerte sur l'ampleur de la crise

"L’État n’a pas pris la mesure de la crise. Comment peut-il proposer des prêts que, de toute façon, l’on ne pourra pas rembourser puisqu’à ce rythme nous allons à la faillite ?", a notamment interrogé Philippe Michel. Le président du groupe Calédonie ensemble propose une "union sacrée" des élus calédoniens afin d’alerter Paris quant à l’ampleur de la crise. Une proposition qui rejoint celle de mission transpartisane évoquée par Nicolas Metzdorf au nom des Loyalistes. Et qui a l’oreille des indépendantistes : ils estiment qu’il faut négocier avec le gouvernement central.

Un coût estimé à environ 266 milliards

Reste à savoir de quel gouvernement l’on parle. Celui de Gabriel Attal expédie les affaires courantes en attendant les législatives de dimanche. Il est très difficile de dire quand le prochain sera formé et quand il sera réellement au travail. Certains observateurs parlent du mois d’août. Or, il y a plus qu’urgence. Selon la dernière estimation du gouvernement, le coût de la crise calédonienne est estimé à 265,7 milliards de francs.

Le reportage de Charlotte Mannevy et Carawiane Carawiane :

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