Crise en Nouvelle-Calédonie : le couvre-feu reste en vigueur malgré la levée de l’état d’urgence

Dans la partie Sud du Mont-Dore, les barrages des opposants au dégel du corps électoral deviennent bloquants aux heures du couvre-feu, entre 18 heures et 6 heures du matin.
C'en sera fini de l’état d’urgence à partir du mardi 28 mai, à 5 heures du matin. En revanche, le couvre-feu est maintenu pour toute la Nouvelle-Calédonie, annonce le haut-commissariat, ce lundi après-midi. L'interdiction de porter et de transporter des armes, de se rassembler et de vendre de l’alcool reste aussi en place. Tout cela est valable jusqu'au 3 juin.

"Les dernières vingt-quatre heures ont été marquées par un retour progressif à la normale en Nouvelle-Calédonie". C’est ce qu’explique le haut-commissariat dans un communiqué. Mais plusieurs mesures contraignantes et exceptionnelles vont continuer, même si le président de la République a décidé de ne pas prolonger l’état d’urgence. "Le haut-commissaire maintient les mesures à portée générale, notamment l’interdiction de tout déplacement sur la voie et dans les lieux publics sur l’ensemble du territoire, de 18 heures à 6 heures le matin suivant." D'après l'arrêté qui a été pris, le couvre-feu vaut au moins jusqu'au matin du lundi 3 juin.

Exceptions au couvre-feu

  • "Les déplacements des personnels investis dans une mission de service public et des activités nocturnes indispensables."
  • "Les transports de matériels qui ne peuvent pas être différés."
  • "Les déplacements liés à des motifs impérieux de santé, d'urgence médicale, d'assistance à personne vulnérable ou de force majeure, seront tolérés."
  • Les professions médicales.                            

Autres interdictions, jusqu'au 3 juin

L’interdiction de porter et transporter des armes, de se rassembler et de vendre de l’alcool reste également d’actualité. Ces "mesures exceptionnelles de police" sont notamment encadrées par un arrêté du haut-commissariat pris le 27 mai et valable du mardi 28 mai au lundi 3 juin. Il implique aussi que "la vente au détail et le transport de carburant, produit combustion ou corrosif, dans tout récipient transportable, tel que jerrican ou bidon est interdite, sur l’ensemble du territoire de la Nouvelle-Calédonie." 

"Contrôle repris" dans le secteur du Médipôle" et à Boulari

Louis Le Franc, le haut-commissaire, rappelle toutefois que les forces de sécurité intérieure ont été engagées de façon massive dans l’agglomération nouméenne. Il confirme l'annonce de l'Elysée : "Elles seront renforcées dans les prochaines heures par 480 gendarmes mobiles supplémentaires, soit sept unités de gendarmes mobiles." 

Côté résultats sur le terrain, le haut-commissariat signale que "le contrôle a été repris dans les quartiers du Médipôle", à Dumbéa-sur-mer, "et de Boulari", dans le centre-ville du Mont-Dore, "grâce à l'action conjointe de la gendarmerie et la police nationale". Rien que pour permettre la sécurisation de l'axe menant à l'hôpital, "six escadrons de gendarmes mobiles ont été mobilisés" et "120 carcasses de voiture ont été enlevées sur cette zone".

Le reportage de Luc Lacroix et Stéphane Guillemot pour France 2

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"Près de 25 barrages nettoyés" la nuit dernière à Nouméa

Toujours selon les services de l'Etat en Nouvelle-Calédonie, "la nuit dernière, près de 25 barrages ont été nettoyés dans les secteurs de Magenta, Tuband, Montravel, Normandie et la Vallée-du-Tir", donc à Nouméa. L'aéroport de la Tontouta demeure fermé aux vols commerciaux, au moins jusqu'à dimanche 2 juin. "Date à laquelle la possibilité de la reprise des maisons aériennes sera réévaluée."

Plus de 460 interpellations, 122 policiers et gendarmes blessés

Les violences qui ont plongé la Calédonie dans le chaos, ces quinze derniers jours, ont fait sept victimes, tuées par balle, selon le bilan officiel. D'après les derniers éléments du haut-commissariat, 122 policiers et gendarmes ont été blessés. Enfin, plus de 460 personnes ont été interpellées.