"Pour permettre les réunions des différentes composantes du FLNKS et les déplacements sur les barrages des élus ou responsables en mesure d’appeler à leur levée, le président a décidé pour le moment de ne pas reconduire l’état d’urgence. Celui-ci ne sera pas prorogé et prendra fin lundi à 20 heures." Soit mardi à 5 heures, heure de Nouméa. C'est l'information communiquée par l'Elysée. L'état d'urgence est entré en vigueur il y a une dizaine de jours.
Le préalable de la levée des barrages
Via ce communiqué, Emmanuel Macron rappelle la position qu'il a exprimée lors de sa venue éclair jeudi dernier : "la levée des barrages est la condition nécessaire à l’ouverture des négociations concrètes et sérieuses." Le président de la République "fait confiance aux Calédoniens et à leurs représentants pour retrouver le chemin du dialogue". La mission de médiation et de facilitation, "présente à Nouméa, se tient prête à travailler avec les élus pour établir un accord global".
Un renfort imminent de 480 gendarmes mobiles
On apprend aussi que "dans les prochaines heures, sept unités de forces mobiles supplémentaires, soit 480 gendarmes mobiles, viendront renforcer" les forces de sécurité intérieure déployées en Calédonie. Le chef de l'Etat, qui affirme "son soutien aux victimes des violences et aux familles des personnes décédées, notamment les deux gendarmes tués dans l’exercice de leurs fonctions", "condamne fermement les barrages et les pillages. Ces violences ne peuvent pas prétendre s’inscrire dans une action politique légitime."
"Processus de désescalade"
Et de redire "sa confiance dans la capacité des élus à rétablir le dialogue". Jeudi, Emmanuel Macron évoquait un "processus de désescalade".
Plus on laisse la violence monter, plus il y a, chaque jour, de chaque côté, de nouvelles bonnes raisons de continuer à être encore plus violent.
Communiqué de l'Elysée, 26 mai 2024
Que signifie cette nouvelle, pour les Calédoniens ?
Concrètement lorsque l’état d’urgence est levé, plusieurs changements interviennent. Des mesures exceptionnelles prennent fin, telles que les assignations à domicile, les fermetures de lieux publics, les perquisitions ou les arrestations préventives. La liberté de réunion est restaurée. Les droits et les libertés individuelles sont rétablis dans leur intégralité.
Mais si la levée de l’état d’urgence est bientôt effective, certaines mesures de sécurité ont été maintenues par le haut-commissariat : le couvre-feu en vigueur de 18 heures à 6 heures sur tout le territoire calédonien, l’interdiction de porter et transporter des armes, de se rassembler et de vendre de l’alcool.