État d’urgence, 3 000 forces de sécurité en présence, débat "franc et direct" : les premières annonces d’Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie

Emmanuel Macron au haut-commissariat, à Nouméa, ce 23 mai 2024.
Maintien des forces de sécurité, opérations de rétablissement de l'ordre, réunion sur la reconstruction et rencontres politiques... Le président de la République Emmanuel Macron a fait plusieurs annonces au haut-commissariat ce jeudi, à Nouméa, devant des représentants du monde économique et des élus calédoniens.

Le chef de l'État a tout d'abord tenu à rendre hommage avec une minute de silence, aux six personnes mortes depuis le début de la crise, il y a dix jours, en Nouvelle-Calédonie. "Je me trouve devant vous avec les ministres et le haut-commissaire, dans un moment extrêmement grave, lourd et dont on mesure tous la gravité", indique Emmanuel Macron

Forces de sécurité déployées


"La première chose, c'est l'ordre, le calme et la paix". Le ton est donné, avec une première annonce qui concerne la sécurité. "Il y aura 3 000 forces de sécurité intérieure dans quelques temps. Il y en a plus que ce qu'il n'y en avait lors du 3e référendum. Ces forces resteront aussi longtemps que nécessaire, même pendant les Jeux olympiques et paralympiques", indique Emmanuel Macron.

Nouvelles opérations "massives"


Autre annonce faite ce matin : de nouvelles opérations "massives" vont être programmées. "La totalité de l’ordre républicain sera retabli, parce qu’il n’y a pas d’autre choix. Le ministre de l'Intérieur ira rencontrer les forces de sécurité intérieure. Et le ministre des Armées fera de même. La ministre déléguée aux Outre-mer, va mener une réunion spécifique sur la reconstruction", détaille le chef de l'Etat. 

A ses côtés au haut-commissariat : Marie Guevenoux, ministre déléguée chargée des Outre-mer, Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, Sébastien Lecornu, ministre des Armées, Louis Le Franc, le haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie. Et les trois membres de la mission : Eric Thiers, Frédéric Pottier et Rémi Bastille.

L'Etat d'urgence "ne devrait pas être prolongé"


Concernant l'état d'urgence décrété sur le territoire, le président de la République l'assure : "la situation le justifie", mais "pense qu'il ne devrait pas être prolongé". "Je suis là parce que le dialogue est nécessaire, mais j’en appelle à la responsabilité. Il ne sera levé que si chacun ici, appelle à la responsabilité et à la levée des barrages", assure Emmanuel Macron.


Le chef de l'Etat rencontre aujourd'hui les représentants du monde économique calédonien et des élus. 

Un débat politique "franc et direct"


Concernant la question politique, il faut un "débat franc, direct, ouvert sur les questions institutionnelles et de projet", martèle le président. "Nous devons mettre toutes les parties prenantes autour de la table. L’apaisement ne peut pas être le retour en arrière. L'objectif c'est que nous ayons un débat libre entre nous et confidentiel. Je compte sur l'esprit de responsabilité de tous et toutes. Nous y arriverons, parce que la Nouvelle-Calédonie le mérite". 


Les débats ont ensuite été ouverts, à huis clos.