C'est un secteur qui accompagne au quotidien de nombreux Calédoniens qui ont besoin de soins. Le Syndicat des infirmiers à domicile s'inquiète de la situation critique du système de santé calédonien. "Compte tenu du contexte de faillite budgétaire annoncée sur le territoire, de l'absence d’informations données à la fois par l’Etat, le gouvernement de la Nouvelle Calédonie et la CAFAT sur le financement de notre système de santé et sa pérennité dans les mois à venir, le Syndicat des infirmiers à domicile (SIAD), appelle solennellement les décideurs politiques, Etat et Gouvernement local, à se prononcer le plus rapidement possible sur des mesures d’urgence pour en assurer la survie", détaille un communiqué en date du 24 juin 2024.
"Une réforme d'envergure"
Selon le syndicat, le système en place a "déjà montré ses limites et ne permet plus de prodiguer des soins de qualité à l’ensemble de la population." En ce sens, le syndicat "propose de réfléchir, dès maintenant, à une réforme d’envergure du secteur sanitaire devant s'appuyer nécessairement sur l’expertise des professionnels de santé dans leur ensemble et celle de la profession infirmière en particulier."
Demander aux patients le règlement des soins
L'incertitude quant aux remboursements et les difficultés actuelles de la Cafat inquiètent grandement ces professionnels. "Sans des mesures financières rapides, permettant l'assurance des remboursements, le syndicat a le regret d'informer la population que les infirmiers libéraux seront contraints de demander aux patients le règlement des soins ou d'en cesser la réalisation", poursuit le communiqué.
"Exil massif des soignants du territoire"
La profession se dit "horrifiée de devoir envisager de telles mesures qui risquent de pénaliser les personnes les plus vulnérables", mais selon le syndicat "une cessation de paiements par la Cafat engendrera inévitablement la faillite de très nombreux cabinets et un exil massif des soignants du territoire."
Il y a quelques jours déjà, 300 soignants alertaient sur la santé des Calédoniens "en danger" dans une tribune, réclamant notamment la mise sous tutelle immédiate de la CAFAT par l’Etat.