Crise en Nouvelle-Calédonie : les mesures financières exceptionnelles du gouvernement validées par le Congrès

Façade du Congrès de la Nouvelle-Calédonie.
Le Congrès de la Nouvelle-Calédonie était réuni ce vendredi 7 juin en commission permanente. Une séance pendant laquelle les mesures financières exceptionnelles du gouvernement pour répondre à la crise, ont été validées.

Des mesures économiques d'urgence, présentées par le gouvernement le 30 mai dernier, ont été votées ce vendredi 7 juin par les élus du Congrès, réunis en commission permanente. Ces mesures portent notamment sur les délais de paiement de certains impôts et cotisations. Des délais, qui ont été rallongés par les élus du boulevard Vauban.

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Inquiétudes sur le financement apporté par l'Etat


Des élus qui s’inquiètent par ailleurs du financement réel, apporté par l’Etat, pour faire face à l’afflux massif de salariés en chômage partiel. Selon les dernières estimations de la CCI, 660 entreprises ont été détruites, 6 000 personnes sont au chômage et près de 15 000 personnes soit un salarié sur 4 va connaître ou connaît déjà le chômage partiel. 

Alors pour tenter d’amortir la crise sociale qui attend le territoire, le gouvernement a mis en place des mesures de chômage partiel. Coût estimé pour 3 mois : 13 milliards de francs CFP, soit 27 milliards sur l'année 2024.

Une somme que la Nouvelle-Calédonie n’a pas. Or, l’Etat entend contribuer seulement à hauteur de 50%. D’où l’alerte lancée ce matin par Philippe Michel, président du groupe Calédonie ensemble. "Le chômage partiel c'est un outil vital dans la période de crise que l'on traverse. Donc j'ai exprimé cette inquiétude. Le gouvernement a confirmé qu'il va redemander à l'Etat de revoir sa position [de contribuer à 50% au financement du chômage partiel]. Parce ça reviendrait à bloquer le financement du chômage partiel. Dans cette période de crise, nous avons absolument besoin de la solidarité nationale", explique Philippe Michel. 

Cette question du financement devait être au cœur de la réunion de collégialité, qui se déroulait juste après la commission permanente de ce vendredi matin.  

Délais fiscaux allongés

La Commission permanente a également validé ce matin les reports d’échéance de certains impôts, cotisations et déclarations adoptées par le gouvernement le 29 mai dernier.

Des délais qui ont même été allongés par les élus du Congrès, au vu de l’ampleur de la crise. "Pour les délais fiscaux par exemple, il y a des délais qui se rajoutent. Par exemple, si on a deux mois, on en ajoute trois, celà fait trois plus deux : soit cinq mois", détaille Veylma Falaeo, de l'Eveil Océanien. 

"C'est important parce qu'aujourd'hui on voit la situation du pays qui est triste. Il fallait donner des signes qu'on avait entendu l'appel et que nous sommes présents", poursuit la membre de l'Eveil Océanien.

Autre mesure adoptée par amendement : la prolongation du mandat de la chambre des métiers et de l’artisanat, qui arrive à terme au 1er août 2024, au vu de l’impossibilité d’organiser des élections d’ici là.