Crise en Nouvelle-Calédonie. "Nous restons favorables au dégel du corps électoral ", lance Jordan Bardella, président du Rassemblement national

Le candidat aux élections européennes Jordan Bardella, président du Rassemblement National, lors de son dernier rassemblement avant le scrutin, au Dôme de Paris, le 2 juin 2024.
Les Outre-mer étaient très peu présents dans le discours de Jordan Bardella devant la presse, à Paris, lundi 24 juin. En pleine campagne des législatives, le député européen, chef de file du Rassemblement national a évoqué la situation de la Nouvelle-Calédonie en réaffirmant être "favorable au dégel du corps électoral" tout en "critiquant la méthode".

Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a présenté son programme lundi, à la presse, à Paris pour les élections législatives. Douze pages où il est très peu question des Outre-mer. Interrogé sur le sujet, il s’est tout de même exprimé sur la Nouvelle-Calédonie et le transfert dans l’Hexagone des militants de la CCAT.

"Notre famille politique a historiquement toujours été avocate et défenseure de la Calédonie française", a déclaré Jordan Bardella durant sa conférence de presse. "Nous restons favorables au dégel du corps électoral. Ce que nous avions critiqué, c'était la méthode et le calendrier". 

"Rien ne peut se bâtir en Nouvelle-Calédonie sans le rétablissement de l'ordre"

Jordan Bardella rappelle qu'il avait déjà dit qu'il ne fallait pas "engager un dégel du corps électoral dans un contexte tendu." Et d'ajouter : "Rien ne peut se bâtir en Nouvelle-Calédonie sans le rétablissement de l'ordre."

Le patron du RN s'inquiète également pour les forces de l'ordre : l'importante "mobilisation de fonctionnaires de police et de l'Etat n'est pas de bon augure à la veille des Jeux Olympiques . Et cet engagement dans l'Outre-mer contribue à l'épuisement des forces de l'ordre."

Concernant l'emprisonnement des membres de la CCAT en métropole, il commente : "le rapprochement des détenus est une position envisageable, reste à en voir les conditions et le Parlement pourra travailler sur ce sujet dès son installation."

Un référendum dans 40 ans

Pour rappel, en mai, avant la dissolution de l'Assemblée nationale, Marine Le Pen, avait plaidé pour "une pacification" institutionnelle en Nouvelle-Calédonie sur le temps long, en ouvrant la possibilité d'organiser localement un nouveau référendum d'autodétermination "dans 40 ans". La triple candidate aux élections présidentielle en tant que Rassemblement national, avait également épinglé "le calendrier" et "la méthode" choisis par le gouvernement sur ce dossier.

L'ex-cheffe de file des députés RN s'était aussi montrée ouverte à enclencher un nouveau processus de long terme avec, à son issue, un nouveau référendum. "Faut-il, pour négocier et réussir, accorder aux Kanaks la possibilité de se prononcer dans 40 ans sur l'autonomie, pour permettre le développement aujourd'hui et pour les 40 prochaines années avec une pacification de la Nouvelle-Calédonie ? Oui, peut-être faut-il y réfléchir", avait-elle détaillé sur France 2."Je plaide pour l'unité et je crois qu'on peut trouver autour d'un dialogue, autour d'une négociation, les conditions de l'unité demain de la Nouvelle-Calédonie", avait-elle ajouté, assurant néanmoins que le dégel du corps électoral du scrutin provincial de l'archipel, objet de la réforme constitutionnelle du gouvernement, devait être "la contrepartie" de ce nouveau processus.