Depuis trois semaines, les heures de files d'attente devant les boulangeries sont devenues une habitude. Il faut s'armer de patience. Dans l'une des boulangeries de Nouméa, ce samedi matin, les baguettes ont déserté les étals.
Production réduite
Le stock de farine est épuisé. Il ne reste que du pain de mie, de la viennoiserie et de quoi faire des pains spéciaux. "Il ne nous reste que de la farine pour faire des pains bûcherons, des pains aux graines. Pour la baguette, on est en rupture de farine blanche", explique Stevens, boulanger.
Ce samedi, la production est réduite. Loin des 1 000 baguettes qui ,en temps normal, sortent quotidiennement des fours de cette boulangerie. "Nous n'avons qu'un seul pétrin, d'habitude on en a 19 à 20 par jour", détaille le boulanger.
Depuis le début de la crise en Nouvelle-Calédonie comme beaucoup d'autres, cette boulangerie de Nouméa a travaillé en fonction de son stock, environ une tonne et demie de farine par semaine.
"Il n'y a pas de personnes pour mettre en sac et en livraison"
Mais les minoteries (NDLR : établissement industriel qui transforme les céréales, et notamment le blé, en farine) de Saint-Vincent et de la Coulée ne fournissent plus. "Il y a du blé et de la farine, mais il n'y a pas de continuité dans le travail au niveau de la minoterie. Il n'y a pas de personnes pour mettre en sac et en livraison. Ils considèrent que le site n'est pas sécurisé pour le personnel", révèle Kerving Catteaux, gérant de boulangeries.
Du pain de mie et des viennoiseries, il fallait en profiter ce matin dans cette boulangerie de Nouméa. Dès ce dimanche elle restera fermée, jusqu'à nouvel ordre. Le personnel partira en congés.
Le reportage de Thierry Chapuis :