Crise sanitaire : les entreprises s’adaptent, l’allocation Covid prolongée et élargie

L’activité économique tourne au ralenti depuis ce matin. Réuni en session extraordinaire, le congrès a voté la prolongation du dispositif de chômage partiel spécifique à la crise sanitaire. Les entreprises qui le peuvent, elles s’adaptent.

« L’allocation Covid » sera bien prolongée. Les élus du congrès réunis ce matin en séance extraordinaire ont voté la reconduction de la mesure, prévue pour durer jusqu’au 28 février. 


Au plus fort de la crise, en avril dernier, 11 406 salariés avaient ainsi pu toucher une allocation correspondant à 70% de leur salaire brut, dans la limite de 4,5 SMG.


Depuis, le nombre d’entreprises à déposer un dossier chaque mois a fortement décru pour s’établir autour d’une centaine, pour une fourchette de salariés bénéficiaires comprise entre 1 678 et 2 200.


Parmi les nouveautés apportées au dispositif ce matin, son prolongement jusqu’à la réouverture du ciel calédonien. Les entreprises du secteur touristique, comme les agences de voyage, sont en effet les principales victimes de la crise actuelle.


L’actualité a également amené les élus à retoucher le texte. L’allocation sera désormais accessible aux entreprises dont l’activité est à l’arrêt du fait du confinement qui a commencé ce matin.


Appel à l'Etat

Concernant le financement, la Calédonie dispose d’une partie des fonds nécessaires pour la mise en œuvre de cette mesure dont le coût est estimé à 200 millions par mois. Mais, Virginie Ruffenach, à l’origine du texte déposé sur le bureau du congrès et auteure de plusieurs amendements, « la solidarité nationale doit s’appliquer ».

Virginie Ruffenach, cheffe du groupe Avenir en confiance au congrès


Sur le terrain, les entreprises qui peuvent continuer leur activité s’adaptent à la nouvelle situation.  C’est le cas notamment de cette entreprise d’élagage, qui a fort à faire avec les dégâts causés par le cyclone Niran. « Ce matin on a fait un quart d’heure sécurité et on a expliqué à tout le monde quels étaient les gestes à respecter, indique Alex Buisset, le directeur. On autorise uniquement deux personnes dans les véhicules, on a donc dû louer des véhicules pour mettre le personnel supplémentaire. »


Cette entreprise a tout de même perdu quelques chantiers, notamment à Lifou, du fait de l’interruption des liaisons maritimes et aériennes et chez des particuliers, soucieux de limiter au maximum les contacts. 

Pas d’arrêt en revanche du côté du Congrès de la Nouvelle-Calédonie : le chantier entamé en octobre se poursuit en respectant un certain nombre d’aménagements. 


« Nous avons mis en place une organisation dans laquelle les entreprises interviennent les unes après les autres pour éviter toutes les interactions entre elles […] Les réunions de chantier ont été limitées à 3 à 4 personnes au maximum », explique Tristan Butz, coordinateur du chantier.    


Moyennant cette organisation, les entreprises devraient pouvoir tenir les délais : une bonne nouvelle pour les professionnels du BTP déjà très éprouvés par plusieurs années difficiles. 


Le reportage de Caroline Antic-Martin et Laura Schintu :

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