La curiethérapie pour soigner certains cancers au Médipôle

Depuis le début du mois d'août, le centre de radiothérapie de Nouvelle-Calédonie s'est équipé d'un nouvel appareil pour le traitement de certains cancers. Plus performant et plus précis, il permet de réaliser une curiethérapie, un traitement qui cible uniquement les cellules cancéreuses. 
La curiethérapie, c’est une irradiation au plus près de la tumeur cancéreuse. Très répandu à l’international, ce moyen de traitement est une grande première sur le territoire.
Cette technique concerne dans un premier temps, les cancers de la sphère gynécologique. En Nouvelle-Calédonie, une dizaine de personnes sont amenées à suivre ce traitement. 
 

Traiter sans irradier les zones saines

« Aujourd’hui avec les programmes qu’on a de radiothérapie externe, on peut orienter les rayons qui viennent de l’extérieur d’une certaine manière, mais ne peut pas épargner complètement les organes qui ont tout à côté »  explique le Docteur le Marius Pot, radiothérapeute. « Par contre, avec la curiethérapie on arrive vraiment à ne pas irradier les autres organes, c’est çà la différence ». 
 

Une formation spécifique

La séance de curiethérapie est suivie depuis une salle extérieure.  Le processus dure entre 5 et 10 minutes. Ici, le personnel médical a suivi une formation spécialisée. 
Le radiothérapeute s’entoure de deux manipulateurs radio et d’un dosométriste, chargé du bon déroulement de la séance. 
« On a plusieurs étapes nécessaires pour être sûr que notre traitement ne va pas délivrer une dose au hasard, parce qu’on parle de très grosses doses en peu de temps et sur un petit volume. Il faut qu’on soit sûr qu’on ne fait pas d’erreur » explique le Docteur Pot.
 

Eviter des évacuations sanitaires vers l’Australie

La curiethérapie arrive en traitement unique ou en complément d’une radiothérapie classique.
La prise en charge est rapide, facile à mettre en œuvre et plus confortable pour le patient. 
« Le bénéfice pour le patient, c’est déjà d’éviter les évasans puisque jusqu’à présent, tant qu’on n’avait pas le matériel et la technique sur place, les patients étaient évasanés, principalement en Australie, pour de la curiethérapie. Le fait que ce soit à Nouméa, désormais, les gens n’ont plus à se déplacer, et restent chez eux » explique Patrick Cottin, directeur du centre de radiothérapie de Nouvelle-Calédonie.
Le matériel de curiethérapie représente un investissement de l’ordre de 50 à 60 millions de francs CFP.
D’ici 2020, le protocole sera étendu aux traitements des cancers du sein et de la prostate. 
Le reportage de Lizzie Carboni et José Solia 
©nouvellecaledonie

Le Professeur Georges Noël, professeur d'université et praticien hospitalier, était l’invité du JT de Thérèse Waïa le 20 août