La cyromazine dans les œufs fait débat

Un œuf sur le point d'être emballé dans une ferme calédonienne.
Il n’y a pas de doute sur la qualité des œufs en Nouvelle-Calédonie, affirme le gouvernement en réponse aux doutes émis par Ensemble pour la planète. L’association dénonce l’utilisation de cyromazine. Selon l’exécutif, cet insecticide répond aux exigences de protection de la santé publique.
En Nouvelle-Calédonie, explique le gouvernement, les producteurs font ingérer la cyromazine aux poules à travers un «médicament vétérinaire», pour lutter contre les mouches: le Larvadex. Ce pré-mélange médicamenteux, destiné à être incorporé à l’aliment, est composé de cyromazine à hauteur de 10 %, précise la Davar, direction des Affaires vétérinaires, alimentaires et rurales. Une étude de l’Organisation mondiale de la santé, qui date de 2006, précise que le résidu maximal relevé dans les oeufs est six fois inférieur au taux fixé par les exigences sanitaires internationales. Pas d’inquiétude donc, estime le gouvernement.
 

Questions

Des questions restent cependant en suspens. Pourquoi cette substance active pour l’incorporation dans les aliments des poules pondeuses n’est plus autorisée depuis 2005 par l’Union européenne, comme le reconnaît d’ailleurs le gouvernement calédonien ? Pourquoi se conformer aux réglementations de la Nouvelle-Zélande et de l’Australie, deux états qui, eux, l’autorisent ? Le Larvadex doit-il être vraiment considéré comme un médicament vétérinaire ?
 

EPLP pas convaincue

Sur l’ensemble de ces points, EPLP n’est pas convaincue. L’association juge la substance biocide extrêmement toxique, en se basant sur des rapports d’un réseau international d’ONG, le PAN, qui la classifie effectivement comme un agent douteux. Elle dénonce l’absence de contrôle de la cyromazine par la Davar dans les œufs ou la chair des animaux en Nouvelle-Calédonie.