L'Institut d'émission d'outre-mer présente les tendances conjoncturelles du premier trimestre 2020. Le monde économique semblait reprendre espoir, quand la Nouvelle-Calédonie a été touchée de plein fouet par la crise Covid-19. La pandémie a notamment un très fort impact sur le climat des affaires.
Les professionnels redoutent les conséquences du confinement sur le mois d’avril. Selon les estimations, le produit intérieur brut calédonien aurait reculé de 3,6 points pendant ce mois de mise en sommeil de l'économie, et les effets induits se font ressentir. Trésoreries dégradées, forte hausse des impayés…: «La grande majorité des entrepreneurs participant à l’enquête prévoient de réduire leurs investissements au cours des douze prochains moins», prévient l’IEOM.
L’horizon s’avère disparate, selon le secteur d’activité. Les frontières étant toujours fermées, le tourisme devrait rester la filière la plus touchée, avec neuf professionnels sur dix qui prévoient une forte dégradation de leur activité.
«En 2020, les perspectives sont particulièrement dégradées au regard des caractéristiques structurelles des économies ultramarines et des premières évaluations d’impact de la crise», évalue l'IEOM. Ces économies s'avèrent très dépendantes des échanges extérieurs. «La crise sanitaire, dont l’ampleur est mondiale, impacte directement les chaînes d’approvisionnement et les marchés qui constituent les débouchés habituels de chaque territoire.»
La part de TPE
«Le tissu économique, composé à plus de 95 % de TPE [très petites entreprises] dans l’ensemble des Outre-mer, apparaît par ailleurs particulièrement vulnérable aux chocs conjoncturels», poursuit l'analyse. «D’un point de vue sectoriel, la place centrale du tourisme dans les économies ultramarines pourrait pénaliser la reprise de nombreuses activités alors que le secteur devrait être impacté sur une plus longue période.»
La crise devrait être d’une ampleur assez proche de celle de l’Hexagone pour la plupart des géographies ultramarines, à l’exception de la Polynésie française, fortement impactée en raison de sa dépendance au tourisme et, par contraste, de moindre amplitude pour la Nouvelle–Calédonie, compte tenu de son tissu industriel plus développé et diversifié que dans d’autres géographies.
- IEOM
Poids du public
Raison pour laquelle l'impact de la crise s'annonce particulièrement douloureux pour la Polynésie. Mais «par contraste», il devrait être «de moindre amplitude pour la Nouvelle–Calédonie, compte tenu de son tissu industriel plus développé et diversifié que dans d’autres géographies». Autre élément à prendre en compte en Outre-mer : «le poids plus important du secteur public en outre-mer, touché dans une moindre mesure par la crise, peut jouer un rôle d’amortisseur».