Décret anti-immigration de Trump: l'Australie se félicite de la ligne dure du nouveau Président

Malcolm Turnbull (à gauche), fait valoir son devoir de réserve, et refuse de commenter le décret de Trump. Mais Scott Morrison (à droite), ne cache pas sa satisfaction de voir les États-Unis marcher sur les pas de l'Australie.
Le gouvernement australien se désolidarise du concert mondial de critiques à l'encontre de la politique de l'immigration du Président américain. « Le reste du monde rattrape son retard sur l'Australie », s'est réjoui l'ancien ministre de l'Immigration, Scott Morrison.
Le nouveau Président américain a interdit temporairement de territoire les réfugiés et ressortissants de 7 pays majoritairement musulmans - pendant 90 jours. Les réfugiés syriens, eux, sont bannis à vie. Et aucun réfugié de quelque origine que ce soit ne sera admis sur le sol américain pendant 120 jours.
 
François Hollande a dénoncé le « repli sur soi » de Donald Trump. Angela Merkel lui a fait une leçon sur le droit des réfugiés. Et Theresa May, la Première ministre britannique, moins virulente, a exprimé son « désaccord » avec cette politique. 
 
Mais le ton de l'Australie est bien différent. Lundi, Malcolm Turnbull, le Premier ministre australien, a refusé de commenter la décision de Donald Trump. Quant à son ministre du Trésor, Scott Morrison, qui était avant cela le ministre de l'Immigration, il s'est félicité de la ligne dure adoptée par Donald Trump sur l'immigration. Il estime que Washington suit en cela l'exemple de l'Australie et de sa politique de tolérance 0 envers les demandeurs d'asile arrivés par bateau depuis 2013.
 
C'est la majorité travailliste de l'époque qui avait décidé de placer en détention à Nauru et à Manus les demandeurs d'asile arrivés par bateau, mais Scott Morrison, a poursuivi et durci cette politique. 
 
« Le reste du monde rattrape son retard vis-à-vis de l'Australie. Maintenant, c'est aux États-Unis de définir leur politique. Mais les Américains ont vote, et leur Président met en oeuvre la politique qu'il leur avait annoncée », a déclaré Scott Morrison sur les ondes 2GB, une radio privée de droite très écoutée à Sydney. 
 

Quelles conséquences pour les réfugiés en Australie, originaires des 7 pays placés sur la liste noire de Donald Trump? 

 
Des membres de l'opposition travailliste, eux, estiment que le décret Trump, qui bannit les réfugiés et ressortissants de 7 pays musulmans, est « contre-productif » et « profondément préoccupant » et ils demandent au gouvernement d'expliquer quelles seront les conséquences pour les réfugiés en Australie qui veulent voyager aux États-Unis - et sur ceux de Manus et de Nauru, qui ont obtenu leur statut de réfugiés, et étaient censés être accueillis sur le sol américain, en vertu de l'accord passé entre Washington et Canberra en novembre dernier. 
 
Julie Bishop, la ministre australienne des Affaires étrangères, a demandé à l'ambassadeur australien à Washington d'obtenir un traitement de faveur pour les Australiens - au même titre que les voyageurs britanniques et ceux qui ont la double citoyenneté canadienne-américaine. 
 
Avant Donald Trump, le Président Obama avait déjà commencé à introduire des restrictions de visas le 1er avril 2016, interdisant l'accès au territoire américain aux Australiens qui ont voyagé en Iran, en Irak, au Soudan et en Syrie depuis mars 2011. Depuis, beaucoup de ressortissants australiens ont été refoulés aux frontières américaines.