Délinquance au premier semestre 2018: moins de cambriolages, davantage de violences physiques et de mineurs impliqués

De gauche à droite, le procureur Alexis Bouroz, le haussaire Thierry Lataste et le général Marietti.
Selon les données sur la délinquance en Calédonie depuis le début de l'année, le premier semestre a été marqué par la diminution des cambriolages, ainsi qu'une baisse globale mais contrastée des vols de voitures. Le nombre d'agressions a augmenté. De même que la part des mineurs impliqués.
Les chiffres de la délinquance en Calédonie pour le premier semestre 2018 étaient présentés à la presse ce lundi après-midi, à Nouméa. Un décryptage effectué par le haut-commissaire Thierry Lataste, le procureur de la République Alexis Bouroz, le général Christophe Marietti patron de la gendarmerie et le commissaire général Alain Martinez, directeur de la sécurité publique.
Ecoutez le point global de situation dressé par Thierry Lataste.
 

Des cambriolages en baisse

Selon ces données, les six premiers mois de l'année ont été marqués par un recul global (-11,6%) des atteintes aux biens, une notion qui englobe tous les types de vols et de dégradations. 
A noter en particulier une baisse importante des cambriolages: -9,8 % par rapport au premier semestre 2017, ce qui représente 126 faits de moins.
Une diminution constatée dans les domiciles (-8,9%) mais aussi, contrairement aux apparences, dans les locaux à usage professionnel - commerces, écoles, dispensaires (-3,7%). Les images de pillages dans de nombreux magasins, supermarchés et autres stations-service ont fait le tour du pays, ces derniers mois. Depuis, la lutte contre ce type de vols a été érigé en priorité, ce qui s'est ressenti fortement dès le deuxième trimestre. 
L’évolution mensuelle du nombre de cambriolages de locaux d’activité professionnelle
  

Diminution contrastée des vols de voitures

Selon ce même bilan, les vols de véhicules à moteur ont diminué de 8 %. Il y a eu 108 faits de moins par rapport aux six premiers mois de 2017. Mais la situation est plus complexe dans le détail.
• La baisse est sensible à Nouméa, c'est-dire en zone police nationale (-19 %, ce qui fait 139 vols en moins par rapport au premier semestre 2017).
• Mais en zone gendarmerie, c'est-à-dire dans le Grand Nouméa et tout le reste de la Calédonie, 31 véhicules de plus ont été volés, ce qui représente une hausse de 5,8%.
 
Après un casse à la voiture-bélier, en février 2018, dans une station de Nouméa.
 

Davantage d'agressions

Ce que les forces de l'ordre appellent «les atteintes à l’intégrité physique» continuent à se multiplier: elles ont augmenté de 9,6% par rapport au premier semestre 2017. C'est 154 faits de plus. 
La hausse concerne à la fois les violences physiques crapuleuses (+ 27,5%, soit + dix-neuf faits) et non crapuleuses (+10,2%, soit + 122 faits), qui sont, dans la grande majorité des cas, des violences intrafamiliales et des bagarres sur fond d'alcool. 
Le procureur Alexis Bouroz apporte des précisions. 
 

Les forces de l'ordre en première ligne

Dans tout l'outre-mer français, la Calédonie est le deuxième endroit le plus dangereux pour un représentant des forces de l'ordre. Après la Guyane, c'est là que l'on décompte le plus grand nombre d'atteintes aux gendarmes, notamment.
En six mois, ils ont été 39 à être blessés, contre 34 pour le premier semestre 2017 (alors que les troubles à l'ordre public étaient si marqués au Mont-Dore).
Vingt d'entre eux ont subi des coups et blessures cette année, essentiellement en intervention - ils étaient onze sur la même période 2017.
Dix autres ont subi un accident de la route dans un contexte de violences, du genre course-poursuite avec un véhicule volé ou conducteur qui fonce sur un gendarme.
Chez les policiers, le nombre de faits de violences reste équivalent: il passe de 46 à 47, sans blessé grave cette année.
 
 

Une fois sur quatre, l'auteur était mineur

Le nombre de mineurs mis en cause continue d’augmenter (+4,6%, soit +48 faits). Les moins de dix-huit ans représentent environ un quart des personnes impliquées dans des faits de délinquance. C'est même la moitié pour les cambriolages, et 40% pour les vols de voiture.
 

Toujours plus d'«IPM»

En six mois, 2 850 ivresses publiques et manifestes ont été recensées en zone police, alors qu'il y en a eu 3 169 sur toute l'année 2017. Cette consommation excessive d'alcool, mais aussi de psychotropes, reste, pour les forces de l'ordre et la justice, «la source principale des problématiques en matière d’ordre public et explique l’évolution de la délinquance». 
 
Le commissaire général Alain Martinez, directeur de la sécurité publique.