Le démantèlement des blue boats

6 navires de pêche illégale ont été saisis par la justice en un an et demi en Nouvelle-Calédonie. Quel est leur sort ? Et où part l’argent de la vente des produits de la pêche saisis ?
Entre juin 2016 et décembre 2017, 16 navires vietnamiens ont été interceptés  en situation de pêche illégale dans notre zone économique exclusive.
6 d’entre eux ont été confisqués par décision de justice.
La justice qui a condamné les capitaines de ces navires à des peines de prison allant de 8 mois à un an. Les équipages, eux, ont été renvoyés vers le Vietnam. 77 marins ont ainsi été escortés vers leur pays d'origine.

27 millions issus de la vente des produits de la pêche

En plus des bateaux, les affaires maritimes ont saisi les résultats de ces pêches illégales, principalement des bêches de mer (holothuries) qui ont été vendus au plus offrant. Des ventes qui ont rapporté jusqu’à ce jour 27 millions de francs CFP.


Gestion et déconstruction des navires

La majeure partie de cette somme a été utilisée « pour payer l’ensemble des frais relatifs à la gestion des navires, et surtout à leur destruction » indique le Haut-Commissariat qui poursuit : « toutes ces prestations (dépollution des navires selon les règles environnementales, remise à flot, brutale, ensouillage, démantèlement, etc.) ont été confiées à des entreprises locales. »
La découpe du navire, le tri des déchets et leur recyclage ou leur enfouissement, le plus gros des chantiers, a été confié à l’AFPA,
l'association pour la formation professionnelle des adultes dans le cadre d'ateliers d'insertion. 
Le Haut-Commissaire Thierry Lataste, accompagné de Jean Louis Fournier, commandant de la zone maritime, et du procureur de la République Alexis Bouroz a visité ce matin le chantier de déconstruction.
Il est revenu au micro de Brigitte Whaap et Gaël Detcheverry sur ces opérations et sur la lutte contre les pêcheurs clandestins.
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Des sommes attribuées aux collectivités

Sur les 27 millions saisis, la province Nord a reçu 4,8 millions CFP de subventions pour l’acquisition de radiocommunication et de sécurité au profit des navires de pêche des Belep.
Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a pour sa part reçu, pour un montant de 2,4 millions CFP, d’un équipement d’analyse de la fréquentation des sites sensibles du parc naturel de la mer de Corail, afin de bâtir son futur plan de surveillance.


L’Etat et le gouvernement mobilisés pour lutter contre la pêche illégale

Depuis l’an dernier, l’Etat a déployé des moyens importants pour lutter contre ces navires clandestins, en termes de surveillance aérienne et de contrôles maritimes, mais aussi au niveau de la diplomatie en saisissant les autorités vietnamiennes du problème. Il s’agit également d’apporter une réponse judiciaire ferme et rapide.
Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie participe aussi à cette bataille en mettant à disposition ses services comme les affaires sanitaires vétérinaires ou maritimes et la sécurité civile.
L’Union européenne réagit également en menaçant de fermer le marché européen aux produits d’importation d’origine vietnamienne si le Vietnam ne prend pas des mesures plus efficaces contre la pêche illégale.
Le capitaine de vaisseau Jean-Louis Fournier, commandant de la zone maritime, revient sur la surveillance de nos eaux. Il répond à Brigitte Whaap et Gaël Detcheverry 
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Le reportage de Brigitte Whaap et Gaël Detcheverry

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