Dengue : ne pas relâcher la vigilance

Moustique vecteur de la dengue et du chikungunya
Depuis le 24 mai, la Nouvelle-Calédonie s'est déclarée en épidémie de dengue.
Malgré l’arrivée des températures plus fraîches, le nombre de cas ne faiblit pas.
Anne Pfannstiel, médecin épidémiologiste à la DASS était l’invité du journal radio de Charlotte Mestre ce 6 juin.

Où en est-on de cette épidémie ? 

Nous sommes à 248 cas depuis le début de l’année. C’est inquiétant puisqu’on se retrouve en début de saison fraiche avec une forte circulation qui touche plusieurs quartiers, plusieurs communes, et on se retrouve dans la même situation qu’en 2012. On avait eu un pic à cette époque là au mois de mai, et avec une circulation pendant toute la saison fraiche et un gros démarrage épidémique dès le début de la saison chaude.

 

Normalement pendant la saison fraiche, le nombre de cas diminue. Comment se fait-il que cette fois, çà continue à augmenter ?

En fait on a eu des fortes pluies, une canicule, donc toutes les conditions favorables pour la multiplication des moustiques et peut être une moindre vigilance de la population avec beaucoup de gîtes larvaires dans certains secteurs et donc çà continue à circuler, çà diffuse dans d’autres quartiers. Et c’est comme çà que démarre une épidémie.

Le Dr Anne Pfannstiel, médecin épidémiologiste à la DASS-NC

 

 Quelles seraient les conséquences si jamais l’épidémie devait atteindre celle de 2012-2013 ?

J’espère qu’on n’arrivera pas à ce niveau de l’épidémie de 2013. Il faut absolument que les gens soient vigilants, détruisent leurs gîtes larvaires, il faut vraiment réagir.
 

Il y a un désintérêt des gens ?

Une majorité de la population détruit ses gîtes larvaires mais il suffit d’un petit pourcentage qui ne le fait pas ou qui ne se protège pas assez. Il ne s’agit pas de se protéger pendant une journée ou deux ou se mettre un peu de répulsif le matin. Il faut vraiment se protéger une semaine voire 15 jours mais en mettant du répulsif régulièrement, plusieurs fois par jour.  La saison fraîche ralentit le cycle du moustique mais ne tue pas le moustique. 
En 2013, il y avait eu plus de 11 000 cas confirmés. C’est sans doute beaucoup plus, il faut multiplier par 3 ou  4  pour avoir les vrais chiffres. Et là, actuellement on le voit dans les foyers infectés, c’est toutes les familles, sur 15 jours, 3 semaines. On commence à avoir un membre touché, puis 2, 3, 4, toute la famille y passe. Çà veut dire que le moustique vecteur est là, que les gens se sont mal protégés et qu’il y a encore des gîtes larvaires dans les quartiers.
L'indispensable lutte contre les gîtes larvaires.

 

Comment se passe la lutte sur le terrain ?

On fait déjà du porte à porte tous les soirs dans les quartiers infectés autour des cas pour essayer de trouver de nouveaux cas pour que ces gens là se protègent, se fassent diagnostiquer. La mairie fait des épandages et fait également du porte à porte pour faire le tour des jardins et détruire les gîtes larvaires avec les habitants. Il n’y a que comme çà qu’on peut y arriver.
 

Les quartiers de Nouméa principalement concernés :

Ouémo, vallée des colons, Val Plaisance, Tuband, N’Géa, Trianon, Faubourg Blanchot

Plus d'informations sur le site de la DASS-NC ici