Les cabinets dentaires fermés par précaution, mais pas sans conséquences

Depuis le 20 mars, les cabinets dentaires de Nouvelle-Calédonie sont fermés. Un choix délibéré de ces professionnels particulièrement exposés au Covid-19, qui pouvaient eux-mêmes transmettre la maladie. Mais la décision a un coût pour une filière qui représente un millier d’emplois. 
Dans un cabinet dentaire, à l’arrêt, deux praticiens expliquent les dangers que leurs interventions chirurgicales représenteraient. Et pourquoi il a été décidé de cesser l'activité face à la présence du coronavirus.


Les instruments créent un nuage d’eau et de salive très très fin, avec des particules très fines. Ça fait un aérosol, qui potentiellement est contaminant parce qu’en entraînant des petites particules de salive, il peut se trouver des virus contenus à l’intérieur. 
- Dr Xavier Delagneau, président du syndicat des chirurgiens dentistes libéraux 

 
 

Entre conscience professionnelle et réalité économique

Impossible de travailler dans des nuages de gouttelettes potentiellement infectées au Covid-19. Depuis le 20 mars, les 200 dentistes du Caillou ont opté pour ce "devoir de retrait". Entraînant avec eux près d’un millier de collaborateurs. Plus aucun rentrée d’argent, des traites à payer… Ces entrepreneurs libéraux sont pris entre leur conscience professionnelle et la réalité économique.
 

A partir du moment où on ferme les cabinets, il y aura forcement des conséquences économiques. Pour tous les cabinets et tous les gens qui dépendent des cabinets. C’est-à-dire les assistantes dentaires, les secrétaires, les prothésistes dentaires : toute cette chaîne de gens qui travaillent avec nous au quotidien.
- Dr Michel Oberti, président du conseil de l’ordre des chirurgiens dentistes

 
 

Système de régulation

Ces responsable doivent prochainement rencontrer les institutions pour passer le cap de cette crise sanitaire. En attendant, ils ont mis en place un système de régulation des urgences dentaires. Les patients peuvent y être orientés grâce à leur dentiste traitant. 
 

On va forcément demander des aides puisque, comme d’autres, notre activité est réduite à néant. En plus, les interventions qu’on fait dans le cadre du service d’urgence sont totalement bénévoles. 
- Dr Michel Oberti, président du conseil de l’ordre des chirurgiens dentistes


Un reportage d’Antoine Le Tenneur et Nicolas Fasquel :
©nouvellecaledonie

EN CAS D'URGENCE
Les patients de la province Sud en état d’urgence doivent appeler leur dentiste ou envoyer un courriel à régulateur.cdo@gmail.com.
Les patients de la province Nord en état d’urgence doivent faire le 42 10 26.