"Au Congrès il y a unanimité quand il s'agit de taper sur la fonction publique", estime Steeve Teriitehau de la Fédé

Steeve Teriitehau, secrétaire général de la Fédération des Fonctionnaires
Le Congrès a suivi le gouvernement lundi 23 décembre, en adoptant l'instauration d'un jour de carence pour les fonctionnaires territoriaux, en cas d'arrêt maladie. Les élus sont même allés plus loin, en l'appliquant dès le premier arrêt, et non pas à partir du troisième. La Fédération des fonctionnaires réagit.

En cas d'arrêt maladie, le premier jour d'absence ne sera plus payé aux fonctionnaires territoriaux. Cette nouvelle loi du pays s'appliquera au premier jour du mois qui suit la publication du texte au Journal officiel de la Nouvelle-Calédonie (Jonc).

Nouvelle-Calédonie La 1ère : Le texte initial examiné au Congrès prévoyait la mise en place de ce jour de carence dès le troisième arrêt maladie, finalement, il sera appliqué dès la première absence. Est-ce que vous vous attendiez à ce nouveau tour de vis ?

Steeve Teriitehau, secrétaire général de la Fédé : Pour la Fédé, le vote du jour de carence n'est pas un problème en soi, puisque cela fait un an et demi que l'on travaille sur ce dossier avec le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Que l'on fasse un copié-collé de l'État, ça ne pose pas de problème particulier. La seule chose qui nous dérange, c'est le fait qu'au Congrès il y a unanimité quand il s'agit de taper sur la fonction publique. De surcroît, on s'aperçoit que quand il s'agit d'aller plus loin que les mesures qui sont proposées par le gouvernement, là aussi, ça fait l'unanimité. Ce dossier a été travaillé avec le gouvernement, de façon à lutter contre l'absentéisme du lundi. Mais il s'agissait aussi de lutter contre les médecins qui délivrent des arrêts de complaisance, et également s'assurer que cette mesure ne vise pas à diminuer le nombre d'arrêts, mais à augmenter le nombre de jours d'arrêt. Donc tout ça, [on en a discuté] dans des ateliers de travail. Mais on s'aperçoit, une fois de plus, que le gouvernement fait fi du dialogue social en Nouvelle-Calédonie.

NC La 1ère : Vous soutenez la mesure, mais vous critiquez aussi le gouvernement ?

ST : Tout à fait. On s'étonne que cette mesure apparaisse dans une convention entre l'État et la Nouvelle-Calédonie, convention dans laquelle on parle de plusieurs milliards de francs pacifique. Donc pour nous, le jour de carence, c'est plutôt un écran de fumée qui est utilisé par l'État et le gouvernement pour dissimuler des mesures, des réformes injustes comme la CCS, comme la TGC, de façon à faire passer la pilule à la population.

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NC La 1ère : Les élus, et notamment le Rassemblement, parlent d'une solidarité à l'échelle de la Nouvelle-Calédonie, d'une solidarité de la fonction publique envers le privé en instaurant ce jour de carence. Que répondez-vous ?

ST : Comme je vous le disais, nous ne sommes pas opposés au jour de carence, car il s'agit de lutter contre l'absentéisme du lundi. Nous voilà au même niveau en termes d'arrêts maladie. Pour les salaires, l'ISEE a bien démontré que la rémunération dans le secteur public était en deçà de celle du secteur privé. Donc aujourd'hui, on espère juste que ces mesures-là feront taire toutes les critiques sur la fonction publique. Et chose importante aussi, il est bon de rappeler que l'absentéisme dans la fonction publique est un tiers inférieur à celui de l'Hexagone.