Des milliers de croisiéristes, un immense équipage et sur le pont du paquebot… un essaim d’abeilles. Ces petits passagers clandestins se trouvaient à bord de l’Ovation of the seas, arrivant du Vanuatu. Leur présence a été signalée au matin du mardi 9 janvier à la Davar, la direction calédonienne des Affaires vétérinaires alimentaires et rurales. Plus exactement sa section inspection des voies maritimes, qui fait partie du Sivap.
Question de biosécurité
Car si on peut penser à la sécurité physique des personnes embarquées sur le navire, un autre danger plane, sur la biosécurité du Caillou. L’apis cerana, ou abeille asiatique, est une espèce présente au Vanuatu mais absente de la Calédonie. Or, elle s'avère souvent porteuse du varroa, cet acarien parasite considéré comme un danger sanitaire de première catégorie pour les abeilles. Il peut décimer des ruchers en quelques semaines. Avec un risque d'introduction chez nous qui est jugé important. Ce serait "une véritable catastrophe" pour les apiculteurs.
Analyses
"À l’arrivée du navire, explique un communiqué du gouvernement, les agents du Sivap et un agent sanitaire apicole du réseau d’épidémiosurveillance apicole se sont immédiatement rendus à bord pour intercepter l’essaim. Les grappes d’abeilles ont été détruites puis ensachées." Puis "les abeilles mortes ont été confiées au laboratoire de la Davar pour analyse. Les premiers résultats confirment la présence de varroa toute espèce".
Des analyses complémentaires doivent être sous-traitées en Nouvelle-Zélande, "d’une part pour identifier précisément l’espèce de Varroa détectée, d’autre part pour confirmer l’absence des autres DS1 [danger sanitaire de catégorie 1] des abeilles."
Prudence
De quoi rappeler "à quel point le statut sanitaire très favorable de la Nouvelle-Calédonie, pour les maladies des abeilles mais aussi pour toutes les autres filières agricoles et notre biodiversité remarquable, est menacé". Des mesures de biosécurité sont prises aux frontières pour prévenir l’introduction d’agents pathogènes. Parmi ces mesures, signale le gouvernement, des ruchers sentinelles et des pièges à essaims présents autour du port autonome, pour permettre "une détection précoce en cas d’incursion".