Les représentants de quelque 80 tribus maories ont signé une lettre commune faisant appel au "sens de la justice" du monarque, chef de l'État néo-zélandais. "Votre nouvelle coalition gouvernementale (...) a promis d'attaquer [le traité] et les droits de nos whanau", peut-on lire dans la lettre, qui utilise un terme maori désignant la famille.
"En tant que monarque constitutionnel de la couronne et descendant de la reine Victoria, nous sollicitons votre intervention pour veiller à ce que le gouvernement ne porte pas atteinte à l'honneur de la couronne", y est-il également précisé. La lettre a été envoyée au roi Charles à la mi-novembre, mais n'a été révélée que mercredi 11 décembre.
Un texte soutenu par un parti minoritaire
Environ 35.000 manifestants ont défilé dans la capitale néo-zélandaise Wellington fin novembre contre la modification souhaitée du traité. Le projet de loi critiqué par les manifestants vise à réinterpréter le traité de Waitangi, signé en 1840 entre les Maoris de Nouvelle-Zélande et les colons européens afin d'instaurer la paix, et considéré comme le document fondateur du pays.
Lire aussi : Pourquoi une séance parlementaire de Nouvelle-Zélande a été interrompue par un haka
Proposé par un parti minoritaire de la coalition au pouvoir, ce texte n'a pratiquement aucune chance d'être adopté, n'étant même pas soutenu par les autres formations de cette coalition. Son promoteur, David Seymour, est un libertarien opposé de longue date aux politiques en faveur des Maoris, qui ont statistiquement plus de risques de mourir jeunes, de vivre dans la pauvreté ou d'être incarcérés que le reste des Néo-Zélandais.