A la station zootechnique de Port-Laguerre, si les poules sont les plus bruyantes, ce sont bel et bien les vaches qui sont au centre de l'attention dès ce lundi. Doug Watson, l'embryologiste australien, s'apprête à transférer des embryons dans les corps des porteuses, qu'il a fallu sélectionner puis préparer. Une opération complexe. "C'est beaucoup de technique. Il faut synchroniser la vache pour que les chaleurs arrivent et sept jours après, l'embryologiste va venir implanter l'embryon de sept jours dans la corne utérine, qui a le mieux réagit au traitement hormonal" explique Jonathan Bouffare, responsable de l'atelier bovins à Port-Laguerre.
Eviter la consanguinité
Coût de l'opération pour les éleveurs : entre 50 et 160 000 francs l'embryon. Avec à terme un avantage de taille : réduire le phénomène de consanguinité dans le troupeau.
On est sur une île donc forcément, au bout d'un moment, ça tourne. L'intérêt de faire du transfert embryonnaire ou de l'insémination artificielle, c'est d'investir pour que derrière on amène des nouvelles lignées, des nouveaux sangs qui après servent les éleveurs dans leur quotidien.
Charline Galiana, responsable de la station zootechnique
Pour les éleveurs, l'avantage consiste aussi à bénéficier de certaines races avec des qualités recherchées. Adeline Lescane, la directrice de l'UPRA Bovine, entrevoit plusieurs axes d'amélioration. "Ça va être soit la fertilité et les qualités qu'on appelle maternelles donc on va chercher à avoir des animaux qui produisent du lait et un veau par an. L'autre aspect, c'est de déposer du muscle le plus rapidement possible pour produire des animaux bien conformes qui vont satisfaire le consommateur" explique-t-elle.
Au total, une dizaine d'éleveurs devrait bénéficier de cette opération. Près de 200 embryons seront transférés tout au long de la semaine.