Au nord de Lifou, Jokin devient le point de rencontre de plus de 3 000 protestants de l'île. Tous fêtent ce week-end pascal autour de jeux scéniques, de chants et de discours sur la foi chrétienne. Cet évènement annuel est préparé depuis des mois par l'ensemble des familles de la tribu.
Au total, une trentaine de maisons hébergent les paroissiens des quatre coins de Drehu. Cette préparation demande des efforts importants pour les clans. "Il y a de nombreuses tâches à faire : la construction de toilettes, l'aménagement des maisons, la mise en place d'autres maisons temporaires", explique Sapotrë Hmej, président du Keresiano de Drehu et Tokanod. "Mais aussi l'entretien de notre tribu. Tout cela demande beaucoup de travail".
Une enveloppe de 700 000 francs pour chaque famille-hôte
Pour l'occasion, de nombreux fidèles dormiront dans des farés et des cases de Jokin. Une enveloppe de 700 000 francs a été allouée à chaque famille-hôte, par la province des Iles et la commune de Lifou. Cette somme a permis la construction de plusieurs installations dédiées à l'évènement. "De notre côté, cela nous permet de mettre en place des choses durables. Quand il manque un bloc sanitaire, on en construit un. Si une maison est déjà dotée de cela, on fait le choix d'ériger un faré par exemple", indique René Kaudre, membre d'une habitation accueillant les paroissiens de Luengöni. La convention protestante s'achèvera lundi.
Ci-dessous, le reportage sur les préparatifs de Marguerite Poigoune et Nicolas Esturgie :
Pour le Jeudi saint à la cathédrale de Nouméa, plus de 600 paroissiens catholiques ont participé à la messe. Ce jour sacré commémore la Cène, le dernier repas du Christ avant son arrestation. Comme le veut la tradition, Monseigneur Michel Calvet, archevêque de Nouméa, a procédé au lavement des pieds de 12 fidèles de l'assemblée. Cette pratique rappelle le passage de la Bible où Jésus nettoie les pieds de ses 12 apôtres avant d'être capturé par les Romains. Les paroissiens sélectionnés sont honorés. "Je ne sais pas quoi dire. C'est trop important pour moi. J'ai ressenti la présence de Jésus. Je ne suis pas digne qu'il me lave les pieds", confie une chrétienne, les larmes aux yeux.
Par cet acte, Jésus a souhaité symboliser l'humilité selon les catholiques. "Le lavement des pieds, c'était le rôle des serviteurs, le rôle des plus jeunes, le rôle de ceux qui servaient. Le Christ ne se présente donc pas en maître et seigneur, mais plutôt comme celui qui sert", précise Monseigneur Calvet. Ce rite est appliqué dans le monde entier, même par le pape François au Vatican. Dans la communauté catholique, les messes s'enchaîneront jusqu'à lundi, le jour qui suit la Résurrection de Jésus dans le Nouveau Testament.
Ci-dessous, le reportage d'Aurélien Pol et David Sigal sur la tradition du lavement des pieds :