Avec la saison sèche, les oiseaux migrateurs sont de retour. Un régal pour les passionnés d’ornithologie qui observent ces espèces peu communes sur notre littoral.
Membres de la Société calédonienne d’ornithologie, David Ugolini et Liliane Guisgant effectuent leur promenade hebdomadaire dans les anciens bassins de la ferme aquacole de Nakutakoin. Ils observent des oiseaux migrateurs : des pluviers fauves, des barges rousses ou encore des gravelots. "Ce sont des oiseaux qui effectuent des vols de très longues distances et qui sont capables d’exploiter les courants aériens pour rejoindre leur destination, entre leur zone de nidification et leur zone d’hivernage, précise David Ugolini, le président de la SCO. Les oiseaux équipés de GPS ont permis de mettre en évidence qu’ils pouvaient atteindre des vitesses de 80 à 90 km/h."
Ceux qui viennent de l’hémisphère nord mettent une dizaine de jours pour rallier l’Alaska à la Nouvelle-Zélande.
De nouvelles découvertes
Il y a un an, ces membres de la société calédonienne d’ornithologie ont découvert un gravelot à double collier nommé « Pap ». Cet oiseau endémique à la Nouvelle-Zélande vient passer l’hiver en Nouvelle-Calédonie, du mois d’avril au mois de juillet. "Celui qu’on suit particulièrement et qui est flagué « Pap » vient de la région de Wellington, soit près de 2 300 km de Nakutakoin, en Calédonie", indique David Ugolini.
Des distances records
Afin de protéger ces animaux, David Ugolini participe au programme Miro, une opération néo-zélandaise de préservation des milieux naturels qui suit Pap dans ses déplacements.
" Pap a établi un record du plus long vol pour cette espèce, annonce Parker Jones, le responsable du programme Miro. Normalement, on pensait que la plupart de ces oiseaux migrateurs allaient en Australie. L’autre chose vraiment inhabituelle et qu’on ne pouvait pas soupçonner, c’est qu’il change de couleur pendant l’hiver. Son plumage passe du gris très foncé au brun très clair."
La population de gravelots en Nouvelle-Zélande représente 18 000 individus, mais les scientifiques craignent une diminution de la moitié des spécimens d’ici les 20 prochaines années. Les principales menaces sont les prédateurs et l’urbanisation, qui impactent l’habitat naturel des oiseaux telles que les zones côtières et humides.
Le reportage de Natacha Lassauce-Cognard et Christian Favennec