Des projets pour sauvegarder la ressource en eau

Situés en aval des bassins versants, les captages en eau potable sont de plus en plus menacés par l’érosion des sols. Pour protéger et restaurer ces bassins, le projet Protège de la CPS lance trois opérations sur les communes de Dumbéa, Touho et Houaïlou.

En Calédonie, plus de 80 % de la ressource en eau potable est captée en surface et non dans les nappes phréatiques. Seulement voilà, ces captages sont de plus en plus menacés par l’activité humaine et les espèces envahissantes. 
Pour y remédier, la CPS et son projet Protège accompagnent trois opérations à Dumbéa, Touho et Houaïlou. 
Benjamin Roger, coordinateur régional de la thématique « eau » du projet Protège

Projet Protège itw Roger


 

L’érosion à la Montagne des Sources

A Dumbéa, le projet portera sur la Montagne des Sources.
Première réserve en eau du pays, elle alimente les robinets de plus d’un Calédonien sur trois. Mais depuis quelques années, cette ressource est menacée. 
« Depuis 1970, la retenue du barrage de Dumbéa a perdu 40 % de sa capacité de stockage en eau du fait des phénomènes d’érosion donc des sédiments qui remplacent de l’eau » explique Hubert Géraux, responsable du WWF en Nouvelle-Calédonie, et porteur du projet sur la commune. « Ces phénomènes d’érosion sont dus et amplifiés par des anciennes prospections et exploitations minières et depuis quelques décennies, par des incendies ».
Des incendies dont le dernier remonte à 2005. Il avait détruit 4 300 hectares de végétation, dont une partie du périmètre de captage de la Montagne des Sources. 

Ruissellement et ravinement dans le Sud

Des techniques innovantes

Mais protéger et restaurer ces captages en eau potable n’est pas un long fleuve tranquille. 
Les sites sont souvent difficiles d’accès et les méthodes trop coûteuses. 
Au WWF, on compte bien innover.
« On va tester par exemple du semis par drone, avec des sortes de boules de terre à l’intérieur desquelles on a des engrais bios et des graines de plates pionnières du site » confirme Hubert Géraux. « Et puis d’autre part on va tester le développement de fascines vivantes. Les fascines, ce sont des petits barrages que l’on fait généralement en bois pour retenir la terre dans les pentes. Là, on va tester des morceaux de bois vivant et non pas du bois mort pour lutter contre l’érosion ». 
 
Les opérations du projet Protège sont notamment financées par l’Union européenne à hauteur de 36 millions de francs, mais aussi par l’Office français de la biodiversité (15 millions de francs) ou encore la commune de Houaïlou (19 millions de francs).