"On voit bien que ça monte en puissance, on a beaucoup plus d'interventions." Equipés de surchaussures, charlottes, blouses, gants et doubles masques, le médecin et l’infirmier de l’équipe mobile de soins palliatifs arrivent à Koutio. Ils viennent prendre en charge un patient de 78 ans, Covid positif depuis plus de dix jours.
C’est dans la maison familiale que les soins sont réalisés. "C'est un patient qui avait des douleurs pour d'autres raisons et qui avait aussi une gêne respiratoire. Avoir des difficultés à respirer c'est quelque chose de très angoissant et de très désagréable pour les patients", détaille le docteur Cousin, membre de l’équipe mobile. "On a d'abord beaucoup discuté avec la famille, pour expliquer ce qu'on fait et savoir un peu comment ces derniers jours se sont déroulés . Ensuite, on a pu mettre en place notre traitement et soulager le patient qui était beaucoup plus apaisé après notre passage. "
Un psychologue pour accompagner les familles
Un dispositif mis en place la semaine dernière sur le territoire, qui réunit trois équipes mobiles. Elles permettent la prise en charge médicale, psychologique et l’accompagnement en fin de vie, à domicile. "Jusqu'ici on n'avait pas d'hospitalisation à domicile, de suivi à domicile, mis à part les infirmiers libéraux qui font un travail énorme, mais ils n'ont pas accès à beaucoup de médicaments hospitaliers", précise Mehdi Tamaloult, infirmier. "Avoir cette équipe, avec un psychologue dans la voiture, c'est nécessaire pour la population, d'autant plus qu'on n'est qu'au début de cette crise, malheureusement."
Les précisions de Pascale de Greslan, en charge de l’organisation de ses équipes :
Pascale de Greslan
Contactés par une hotline
Des professionnels, contactés grâce à une hotline, réservée aux médecins traitants ou infirmiers des patients. Et si derniers jours les appels se multiplient, à mesure que l’épidémie gagne du terrain, les professionnels s’attendent à un regain d’activité. Les équipes mobiles, pourraient être renforcées, à condition de trouver le personnel nécessaire.
Le reportage d'Alix Madec