Dette de la province des îles Loyauté : de quoi parle-t-on ?

Une dette de plus de 7,5 milliards de francs. C'est le montant retenu le 12 février à l'issue du débat d'orientation budgétaire de la province des îles Loyauté pour 2025. Une somme présentée comme encore provisoire. Alors que toutes les finances publiques calédoniennes sont dans le rouge, que représente cette dette colossale ?

L'annonce a surpris par l'ampleur de la somme : 7,5 voire 7,6 milliards de francs de dette et peut-être plus dans les semaines à venir.

Pour la chiffrer, cette dette, la direction financière traque depuis plusieurs semaines les factures impayées sur l’exercice 2024. Santé, transports, espaces verts, travaux… des prestataires de tous secteurs sont concernés.

Rien à voir avec les dépenses obligatoires, honorées par la province des Îles, précise la présidence. La province des Îles rembourse ses emprunts, paye ses salariés, règle également les mandats d'office et le minimum vieillesse. En revanche, les prestataires, eux, attendent.  

Générer de la trésorerie

L’enjeu est donc maintenant d’assainir cette dette colossale. Peut-être d'ici 2026, avançait le président Mathias Waneux avec prudence... 

Pour y parvenir, la collectivité doit faire des économies pour générer de la trésorerie et de l’épargne et pouvoir ainsi régler la montagne de factures en attente. 

Et c’est bien sur la masse salariale et les 608 employés de la province, tous statuts confondus, des fonctionnaires aux contractuels en passant par les CDD et surcroîts d’activités, que se situe la marge de manœuvre principale, estime l’exécutif en place.

D’autant que les dépenses de personnel ont augmenté de plus de 20 % en quatre ans, selon le dernier rapport de la chambre territoriale des comptes, "passant de 4,94 MdF CFP en 2018 à près de 6 MdF CFP en 2022". Des charges qui ont dû toutefois diminuer depuis, puisque le rapport mentionnait alors 830 agents. 

Pour faire baisser encore le nombre d'employés et leur poids sur les finances provinciales, la collectivité va se pencher par exemple sur les surcroîts d’activité et les départs à la retraite.

Manuel Valls dans les îles ?

En parallèle, pour améliorer ses recettes, en l’absence de fiscalité propre, la province dépend des dotations et participations de l’Etat et de la Nouvelle-Calédonie. Deux inconnues majeures à quelques semaines du vote du budget des îles prévu le 25 mars.

Mathias Waneux nous confiait vouloir parler en direct du sujet de la dette avec le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, attendu le 22 février, pour une semaine en Calédonie. Et si possible dans les îles.