Prévu ce mardi 25 mars, le vote du budget de la province des îles Loyauté s'annonce pour le moins délicat. Le 12 février dernier, le nouveau président de la collectivité avait dévoilé le montant de la dette. Matthias Waneux, successeur de Jacques Lalie, évoquait alors le chiffre de 7,5 milliards de francs, peut-être même plus.
La situation n’est pas nouvelle. L’an dernier, 7 des 14 élus de l'assemblée, dont 4 issus des rangs de la majorité, s’étaient abstenus lors du vote du budget présenté par Jacques Lalie. En 2023, certains conseillers avaient même demandé sa démission, inquiets de la situation financière de la province.
Pas de cessation de paiement
L'ex-dirigeant a depuis été condamné pour favoritisme en novembre dernier, laissant sa place à la tête de la province, et le nouvel exécutif traque les ardoises : professionnels de santé, transporteurs, espaces verts, les impayés concernent tous les secteurs.
La collectivité n’est pas pour autant en cessation de paiement. Elle honore les salaires, le remboursement de sa dette ou encore le paiement du minimum vieillesse mais le retour à l’équilibre s’annonce difficile car la province dépend entièrement des subsides versés par l’État et la Nouvelle-Calédonie. Or c’est tout le territoire qui traverse une crise sans précédent.
Des agents fragilisés
Mathias Waneux a donc déjà prévenu : les quelque 600 agents de la province seront en première ligne pour faire des économies. Mais il n'est pas dit que cela suffise. D’autant que comme l’avait indiqué la chambre territoriale des comptes l’an dernier, le pari du Wadra Bay, cet hôtel cinq étoiles situé dans le sud à Lifou, dont l'ouverture accumule désormais un retard de plusieurs années, fait peser un risque conséquent sur les finances de la province.