C'est un paradoxe : alors que la demande est en forte hausse dans de nombreux commerces, les marchandises sont parfois très difficiles à importer. En cause, les fournisseurs et les retards de transport, notamment aérien.
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Soulagement pour Jean-François Bonnard. Après des semaines, voire des mois de rupture, il vient de recevoir une partie de ses commandes, soit 264 kilos de marchandise.
« J’ai de quoi faire un peu de réassort dans mon magasin sur le tout-venant. Ça va du siège pour un pianiste à un micro pour chanter, à une guitare pour jouer… » explique ce co-gérant d'un magasin de musique.
Des articles difficiles à obtenir en ces temps de Covid. Ce n’est pas le transport maritime qui est en cause, pas de retard pour l’instant de ce côté là. Le problème vient des fournisseurs.
« Ça fait un peu plus de ans qu’on a repris la gestion de cet établissement et sincèrement, c’est la première fois où je me retrouve en réelle rupture par exemple de pianos. On fait avec, on explique, on gère, on fait des réservations » confie Jean-François Bonnard.
« Au rayon informatique, normalement, on a une quinzaine de références sur les imprimantes, et aujourd’hui, on doit avoir trois ou quatre références » explique Romain Demon, responsable d'un magasin d’électroménager/multimedia/télé/téléphonie. « En ce qui concerne les consommables aussi, ça devient de plus en plus compliqué, à cause de la forte demande qu’il y a eue avec le télétravail pendant le confinement ».
Et là encore, ce sont les fournisseurs qui sont à la peine.
« Il n’y a plus de stock dans les dépôts, que ce soit en France ou en Australie, en Nouvelle-Zélande ou ailleurs. La Chine aussi met de plus en plus de temps à produire du fait de la demande qui est énorme. Les Chinois ont peur aussi de se faire reconfiner donc ont tendance à partir dans les campagnes et ne pas rester dans les villes. Donc il y a des problèmes de production en Chine qui concernent quand même énormément de produits dans toutes les familles, et des problèmes aussi d’approvisionnement des plateformes sur lesquelles nous on commande et on s’approvisionne » poursuit Romain Demon.
« On est passé avec la crise du Covid de cinq avions à trois avions sur la France, ce qui réduit énormément les capacités » explique Frédéric Pierson, le président du Syndicat Professionnel des Agrées en Douane et des transitaires. « Il faut savoir que ces capacités aujourd’hui ne dépendent pas de nous, dépendent surtout d’Air France et de leur capacité à charger leurs avions. Et en règle générale, le périssable prend quand même beaucoup de place par rapport aux marchandises conventionnelles qu’on pourrait commander ».
Le gouvernement envisage de mettre en place des rotations aériennes supplémentaires en fin d’année pour limiter les pénuries.
Le reportage de Caroline Antic-Martin et Gaël Detcheverry
« J’ai de quoi faire un peu de réassort dans mon magasin sur le tout-venant. Ça va du siège pour un pianiste à un micro pour chanter, à une guitare pour jouer… » explique ce co-gérant d'un magasin de musique.
Des articles difficiles à obtenir en ces temps de Covid. Ce n’est pas le transport maritime qui est en cause, pas de retard pour l’instant de ce côté là. Le problème vient des fournisseurs.
« Ça fait un peu plus de ans qu’on a repris la gestion de cet établissement et sincèrement, c’est la première fois où je me retrouve en réelle rupture par exemple de pianos. On fait avec, on explique, on gère, on fait des réservations » confie Jean-François Bonnard.
Plus de stocks et des problèmes de production
Même frustration dans cette enseigne de Ducos. Les clients se pressent, mais ne trouvent pas toujours de quoi satisfaire leurs besoins.« Au rayon informatique, normalement, on a une quinzaine de références sur les imprimantes, et aujourd’hui, on doit avoir trois ou quatre références » explique Romain Demon, responsable d'un magasin d’électroménager/multimedia/télé/téléphonie. « En ce qui concerne les consommables aussi, ça devient de plus en plus compliqué, à cause de la forte demande qu’il y a eue avec le télétravail pendant le confinement ».
Et là encore, ce sont les fournisseurs qui sont à la peine.
« Il n’y a plus de stock dans les dépôts, que ce soit en France ou en Australie, en Nouvelle-Zélande ou ailleurs. La Chine aussi met de plus en plus de temps à produire du fait de la demande qui est énorme. Les Chinois ont peur aussi de se faire reconfiner donc ont tendance à partir dans les campagnes et ne pas rester dans les villes. Donc il y a des problèmes de production en Chine qui concernent quand même énormément de produits dans toutes les familles, et des problèmes aussi d’approvisionnement des plateformes sur lesquelles nous on commande et on s’approvisionne » poursuit Romain Demon.
Des capacités réduites dans les avions
Résultat, les commerçants sont inquiets, surtout à l’approche de Noël. Des inquiétudes légitimes confirme le président du syndicat des transitaires, car si le fret maritime fonctionne à peu près correctement, le fret aérien est un vrai casse-tête actuellement.« On est passé avec la crise du Covid de cinq avions à trois avions sur la France, ce qui réduit énormément les capacités » explique Frédéric Pierson, le président du Syndicat Professionnel des Agrées en Douane et des transitaires. « Il faut savoir que ces capacités aujourd’hui ne dépendent pas de nous, dépendent surtout d’Air France et de leur capacité à charger leurs avions. Et en règle générale, le périssable prend quand même beaucoup de place par rapport aux marchandises conventionnelles qu’on pourrait commander ».
Le gouvernement envisage de mettre en place des rotations aériennes supplémentaires en fin d’année pour limiter les pénuries.
Le reportage de Caroline Antic-Martin et Gaël Detcheverry