Avec une baisse de 10% de l’emploi salarial entre 2016 et 2020, une diminution de 40% de l’activité du BTP, et un indicateur du climat des affaires qui plonge, le monde économique calédonien était dans l’attente d’une feuille de route claire, pour une possible relance. Grand travaux, relance du tourisme, limitation du poids de la dépense publique… les mesures évoquées ce matin par Louis Mapou sont nombreuses, mais comment les financer ?
C’est la question posée par Mimsy Daly, présidente du Medef. "Je pense que le diagnostic prend bien en compte des travaux qui ont été effectués par NC éco depuis plus d’un an. Les bases sont là", note-t-elle. "En revanche, nous regrettons que la situation financière de la Nouvelle-Calédonie, et les modalités de financement de cette relance aient été très peu évoquées. Aujourd’hui on ne peut pas occulter le fait que financièrement, nous n’avons pas les moyens de cette stratégie de relance. C’est le gros manquement pour moi de ce discours : parler du financement des mesures."
"Pas soutenable"
Un financement évoqué dans le discours de politique générale au travers de la réforme de fonds de la fiscalité par la modification des prélèvements obligatoires. "Aujourd’hui les prélèvements obligatoires de la Nouvelle-Calédonie ne financent pas toutes les dépenses de la Nouvelle-Calédonie, puisque c’est l’Etat qui en finance une bonne partie. Si aujourd’hui, nous devions financer près de 60% de dépenses publiques de la Nouvelle-Calédonie, ça serait tout simplement pas soutenable. C’est un chantier énorme qui nous attend, la simple augmentation des prélèvements obligatoires n’est pas la solution."
La simple augmentation des prélèvements obligatoires n’est pas la solution.
Mimsy Daly
Des leviers pour la relance économique qui devront être précisés, assurent les professionnels du secteur.
Une meilleure cohésion sociale
Autre défi et pas des moindres : favoriser une meilleure cohésion sociale entre les Calédoniens et réduire les inégalités au sein de la population. Un objectif clé dans ce discours de politique générale, partagé du côté des syndicats. "C’est un élément qui aujourd’hui fragilise notre société. Louis Mapou a parlé de 50 000 personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté. J’ai retenu aussi qu’il souhaite renforcer les missions du conseil du dialogue social, avec éventuellement une fusion avec le Cese. Ce sont des pistes intéressantes", détaille André Forrest, président de l’USTKE.