Disparition de Raymond Pabouty, artisan des premières heures de la province Nord

Récemment, Raymond Pabouty avait fait le choix de se concentrer sur ses fonctions coutumières.
Raymond Pabouty a succombé, mardi soir, des suites d'une longue maladie à l'âge de 71 ans. Petit chef de la tribu de Koé, ancien maire de Touho, il a œuvré aux premiers dossiers clefs gérés par la province Nord.

Figure de la province Nord et de l'Union calédonienne (UC), cheville ouvrière aux premières heures de la provincialisation, Raymond Pabouty est décédé, mardi soir, d'une crise cardiaque, à l'âge de 71 ans.

Présenté comme un "homme d'exception", "un infatigable militant des couleurs de l’Union calédonienne" au parcours "rempli de sagesse" par Daniel Goa, président de l'Union calédonienne, il a été maire de Touho de 1983 à 1989.

Premier vice-président de la province Nord

Après la signature des accords de Matignon, en 1988, et la provincialisation, en 1989, Raymond Pabouty a siégé en tant que vice-président de l'institution aux côtés de Léopold Jorédié. C'est à ce titre qu'il a été signataire du rachat à la famille Lafleur de la Société minière du Sud Pacifique, le 5 octobre 1990.

Premier président de la commission d'aménagement de la province Nord, il a également apporté sa contribution à la mise en œuvre d'une politique de grands travaux. Au premier rang desquels figurent la réalisation de la route transversale Koné-Tiwaka et l'agrandissement de l'aéroport de Koné.

Décrit comme une "force de proposition aux côtés de nos leaders partis avant lui" au sein de l'UC, Raymond Pabouty a aussi été le premier président de Teasoa, association intercommunale en charge de l'amélioration de l'habitat en province Nord.

En novembre 2020, il avait participé au sein du comité local à l'organisation du dernier congrès de l'UC, à Touho.

Des fonctions coutumières

Encore deuxième adjoint à la mairie de Touho sous la précédente mandature, de 2014 à 2020, il avait renoncé aux mandats politiques pour se consacrer à ses fonctions coutumières. Petit chef de la tribu de Koé, il s'exprimait encore, en avril 2020, pour évoquer la manière dont le premier confinement affectait les pratiques coutumières du deuil en milieu kanak.

A la rentrée 2021, il avait reçu les nouveaux élèves du lycée professionnel Augustin-Ty, son équipe pédagogique et le vice-recteur Erick Roser, sur le seuil de la maison commune de la tribu. "Vous êtes privilégiés, nous vous encourageons. Il y a un temps pour apprendre, et un temps pour travailler. Nous, coutumiers, nous sommes là pour vous accompagner", avait conclu le petit chef, souhaitant la bienvenue à tous.

Ses obsèques auront lieu, jeudi matin, à partir de 8 heures, à la maison commune de Koé. Il sera ensuite inhumé au cimetière de la tribu.