Tourner un western en Nouvelle-Calédonie? Paul K. Dupré l'a fait il y a une cinquantaine d'années et beaucoup s'en souviennent. Cet amoureux du septième art s'est éteint lundi 13 mai, à l'âge de quatre-vingt-ans.
Lorsque vint le temps des pionniers, Poussière de sang, La Montagne des sources, Sam, L'Âge de cendre... Autant de films qui ont été tournés par Paul K. Dupré. L'homme qui vit dans le Grand Sud un décor digne d'un western nous a quittés le lundi 13 mai à l'âge de 80 ans.
Le récit d'Antoine Le Tenneur.
Son témoignage recueilli par Michel Voisin.
Pour conclure, un souvenir de Paul K. Dupré parlant cinéma à la FOL.
En tous genres
Passionné de septième art, le cinéaste amateur s'est attaqué au peplum, au polar ou à l'anticipation. Né en 1939, Paul K. Dupré a réalisé des courts, moyens et longs métrages avec les moyens du bord, évidemment. Ils lui ont valu d'être primé. «Ça a été le pionnier du cinéma calédonien, le premier cinéaste à tourner des films commerciaux, à une époque où le cinéma n'était pas considéré sur le territoire, insiste son fils Tony Dupré. Il n'y avait pas de subventions.»Scènes mémorables
Ces films ont pu être projetés à Nouméa dans la salle du Rex ou dans celle de la FOL. De nombreux Calédoniens se rappellent, avec le sourire, de ces scènes de western calédonien dans lesquelles des figurants wallisiens jouaient des Indiens d’Amérique tandis que le Rio Grande s'avérait la rivière des Pirogues. «J'étais souvent avec lui. J'ai même joué dans Poussière de sang, j'avais dix ans», raconte Tony Dupré: il incarnait le héros du film, dans son enfance.Autodidacte
Ce passionné qui pouvait parler ciné pendant des heures a fondé le groupe Edison. Un club qui permettait d'apprendre aux autres à faire des films. «Il faisait tout: il était caméraman, metteur en scène, monteur. Il a appris tout seul, c'était un passionné.»Le récit d'Antoine Le Tenneur.
«Partie du patrimoine»
Un artiste original et attachant à qui le festival de La Foa a pensé rendre hommage en projetant ses films. «Ça fait partie du patrimoine cinématographique calédonien et je crois que beaucoup de gens étaient désireux de les revoir sur grand écran», explique Delphine Ollier, la déléguée générale du festival. «C'est quelqu'un qui a effectivement marqué. C'était très audacieux de sa part.»Son témoignage recueilli par Michel Voisin.
Cérémonie
Paul K. Dupré laisse son épouse, quatre enfants et sept petits-enfants. Des veillées étaient prévues au centre funéraire de Nouméa ce mardi de 10 heures à 20 heures et mercredi, à partir de 8 heures. Une cérémonie religieuses se déroulera à la chapelle du centre le même jour, à 11 heures, avant son inhumation au cimetière du 5e-Km.Pour conclure, un souvenir de Paul K. Dupré parlant cinéma à la FOL.