Don du sang : face à une collecte en baisse de 10% en 2024, et des besoins en légère hausse, un appel à la mobilisation est lancé

La Nouvelle-Calédonie a vu une diminution de 10 % des dons de sang en 2024, soit environ 5750 poches prélevées contre 6400 en 2023. "Cette baisse s’explique par plusieurs facteurs, notamment les conséquences des émeutes de mai dernier, avec les départs de nombreux donneurs et les difficultés d’accès aux centres de collecte", raconte Pauline Bemer, médecin par intérim au Centre de don du sang de Nouméa. En 2024, malgré les problèmes de blocage des routes, des donneurs seraient venus des quatre coins de la Nouvelle-Calédonie, dont le Mont-Dore Sud et le nord de l'archipel, pour donner leur sang.

"Les besoins sont aléatoires, mais cette année, il y a eu un peu plus de demandes dans les centres hospitaliers et les cliniques", explique Gérard Joyault, président de l'Association des donneurs de sang bénévoles de Nouvelle-Calédonie, lançant un appel aux donneurs pour venir remonter les stocks en ce début d'année 2025, avec une demande particulière pour les groupes sanguins A+, O+ et O-.

Avec une poche de sang, on peut sauver trois vies. Mais parfois pour sauver une vie, il faut plusieurs poches de sang.

Gérard Joyault, président de l'Association des donneurs de sang bénévoles de Nouvelle-Calédonie

Les poches de sang sont notamment utilisées dans le cadre d'un accident ou d'une opération, pour les femmes enceintes, les nouveau-nés et les personnes souffrant de pathologies chroniques.

Les collectes extérieures, un soutien précieux

Face à la baisse des dons, au mois de novembre 2024, des collectes extérieures ont été organisées dans certaines entreprises privées ou des collectivités publiques. Par ailleurs, au Médipôle et au sein de l’armée, des collectes exceptionnelles sont mises en place de manière plus régulière pour pallier le manque de donneurs. "Ces actions permettent de récolter en moyenne une quarantaine de poches de sang par collecte, ce qui compense partiellement la baisse des dons dans le centre", confie Gérard Joyault.

C'est grâce à l'aide l’Établissement français du sang et le Centre de don du sang de Polynésie Française que le centre calédonien a pu combler le manque des 10%.

La jeunesse calédonienne se mobilise grâce à Tiktok

La mobilisation des jeunes, en particulier ceux de 18 à 25 ans, reste un point positif. "Ils viennent souvent en groupe de deux à six personnes, en famille ou entre amis. La plupart attendent l'anniversaire de leurs 18 ans et prennent rendez-vous directement", explique le médecin Pauline Bemer. Les campagnes de sensibilisation, notamment sur les réseaux sociaux comme TikTok, ont renforcé cette dynamique chez les jeunes adultes, qui représentent désormais une part importante des donneurs.

Les conditions pour donner son sang

Pour donner son sang, il faut avoir entre 18 et 70 ans, peser plus de 50 kilos, ne pas être transfusé, et être en bonne santé. Cependant, certaines restrictions sont à prendre en compte. Si l'on a subi un acte chirurgical, une durée d'attente doit être respectée avant de donner son sang :

• 15 jours après une infection,

• 4 mois après un tatouage, un piercing ou un voyage dans un pays à risque,

• 6 mois après un accouchement.

Avant chaque don, un questionnaire médical est à remplir. Le prélèvement, qui dure entre 7 et 10 minutes, est suivi d’une collation pour assurer une récupération.

Il est conseillé de ne pas se rendre à une collecte à jeun.

La consommation d’alcool n'est pas un obstacle, à condition d’être à un taux raisonnable.

Le Centre de don du sang, rue d’Austerlitz dans le centre-ville de Nouméa, est ouvert du lundi au vendredi de 7h15 à 14h. Il lance un appel aux dons, avec une attention particulière pour les groupes sanguins A+, O+ et O-.