Sans surprise, c’est Alcide Ponga, le candidat Loyalistes-Rassemblement, qui a été élu président du 18e gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Reste aux membres du gouvernement à choisir un vice-président et à se répartir les portefeuilles pour “se mettre au travail”.
“On avait compris depuis le début des discussions que tout était joué d’avance. On connaissait l’issue mais on venait chercher la caution des indépendantistes parce que ça passait mieux pour expliquer l’alliance de la carpe et du lapin, pour paraphraser Bruno Retailleau”, commente Samuel Hnepeune, qui était candidat de l’UC-FLNKS et nationalistes, le seul candidat indépendantiste.
“Nous n’avons pas souhaité tomber dans le traquenard et d’ailleurs, nous n’allons pas quémander la vice-présidence.” Par respect pour l’esprit de collégialité, elle devrait lui revenir. “Mais nous devons d’abord savoir ce que nous pouvons obtenir comme portefeuilles avant d’éventuellement accepter.”
Nous sommes là pour travailler pas pour dealer des postes en vue des prochaines provinciales.
Samuel Hnepeune
“On ne veut pas figurer, on veut participer de manière constructive parce que le pays a besoin qu’on prenne nos responsabilités. Il n’est pas question que l'on accepte n’importe quoi à n’importe quelle condition”, poursuit-il, souhaitant un accord rapide pour commencer à travailler.
"Tout ça, pour ça!", a réagi mercredi soir le bureau politique du Paliak, le parti du président sortant Louis Mapou, qui dénonce l'insidieux "coup politique [...], dont le scénario minable s'est soldé par un dénouement ubuesque. De manière claire et limpide, une minorité politique formée par Calédonie Ensemble et L'Eveil Océanien avec la complicité tacite d'autres partis politiques ont fomenté une cabale mettant en péril l'accompagnement de l'Etat pour aider la Nouvelle-Calédonie à traverser cette difficile période."
"Nous avons pris nos responsabilités"
De son côté, Jérémie Katidjo-Monnier, le membre Calédonie ensemble du gouvernement, prévient : “Nous avons pris nos responsabilités en votant pour Alcide Ponga. Cela étant, il n’y a pas de majorité au gouvernement puisque l’accord de gouvernance porté par Calédonie ensemble, dont nous avons voulu discuter avec l’ensemble des partenaires non indépendantistes n’a pas été accepté.” En résumé, au gouvernement comme au Congrès, "nous voterons les textes au cas par cas, avec nos valeurs et deux lignes rouges”.
Les deux lignes rouges de Calédonie ensemble
Première ligne rouge : “les 120 milliards de prêt que nous refusons parce que nous souhaitons que les aides de l’Etat soient des subventions pour ne pas hypothéquer l’avenir des jeunes Calédoniens.” Deuxième : “l’augmentation des impôts. Nous ne souhaitons pas de pressions fiscales supplémentaires sur les Calédoniens en cette période de crise en contrepartie des aides”, rappelle-t-il.
Dans le reste du camp non-indépendantiste, l’élection d’Alcide Ponga est saluée. A commencer par les membres de son mouvement. "C'est une immense fierté, un formidable espoir", a ainsi réagi Virginie Ruffenach, la cheffe du groupe Le Rassemblement-Les Républicains au Congrès.
"Un espoir en des jours meilleurs"
"Je serai pour lui un soutien de sa politique, au Congrès, et un partenaire assidu dans le lien qu'il faudra entretenir avec Paris", a écrit sur les réseaux sociaux le député Nicolas Metzdorf, qui vante "un homme "compétent", "de conviction", entretenant "une excellente relation avec les autres non-indépendantistes”.
Offensive, Sonia Backes estime pour sa part que, "après la sortie de Roch Wamytan du Congrès, l’arrivée d’Alcide au gouvernement permet de retrouver espoir dans des jours meilleurs pour la Calédonie pour 2025. Je crois dans la réunion de ceux qui veulent reconstruire !”
“Maintenant, au travail", a résumé Christopher Gyges, membre du gouvernement.