Le dossier du transport des lycéens dans le Nord toujours au point mort

Le transport des lycéens, un serpent de mer qui tend les relations entre le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et la province Nord. Les deux institutions se renvoient notamment la balle sur leurs compétences en la matière. 
Le dimanche après-midi comme le vendredi, une noria de bus sillonne la RT1. A la flottille de Raï, s'ajoutent les autocars des transporteurs privés qui désservent les lycées de la Grande-terre. Devant le marché de Pouembout, des jeunes attendent, accompagnés de leurs parents. Dans les esprits, un doute s'est installé. 
 

Tous les dimanche, j'emmène mon fils ici, pour prendre le car pour aller à Touho. Mardi dernier, on nous a envoyé un message comme quoi on devait aller payer le transport à la mairie de Koné. Le jour-même, ils ont renvoyé un second message pour nous dire que c'était annulé. Là du coup, on vient dans le doute.
-Méaro Eatene, parent de lycéen


Le lycée Michel Rocard à Pouembout, Antoine Kela à Poindimié, Augustin Ty à Touho, chaque semaine un demi-millier de jeunes sont transportés vers les internats de ces établissements.
 

 

Un budget en grande partie financé par la province Nord

Le budget consacré au service est supporté à 57% par la province Nord, environ 30 millions de francs. Le reste est à la charge des parents et des communes. Depuis 2004, l'institution organise et finance chaque semaine, le transport des lycéens internes vers leur établissement scolaire.
 

La Nouvelle-Calédonie manquerait à ses devoirs

Les transports terrestres relèvent de la compétence de la Nouvelle-Calédonie qui ne l'exerce pas. "Maintes fois alerté, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, n'a toujours pas mis en oeuvre les modalités de gestion de cette desserte nécessaire" selon un communiqué de Paul Néaoutyine publié le 19 juin 2020. Une situation qui met la province Nord dans une position délicate au niveau judiciaire
 

Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie nous a écrit pour nous dire qu'il ne peut peut pas prendre en charge les transports des lycéens parce qu'il ne s'est pas donné les moyens et pour diverses raisons. En tous les cas, nous, nous avons une mission de service public avec notre population et nos enfants de la province Nord. On prend donc le risque de cette "illégalité" pour assurer ce service public.
-Yannick Slamet, vice-président de la province Nord


Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie qui a été sollicité n'a pas souhaité répondre. Par ailleurs, d'autres dossiers épineux comme celui des familles d'accueil sont toujours en attente d'être discutés.

Le reportage de Gilbert Assawa, Camille Mosnier et David Sigal

 

©nouvellecaledonie