Si les mouettes attendent patiemment sur les quais, c’est que la pêche s’est montrée fructueuse ...
Après deux semaines en mer, les six marins du Pescana Vaillant sont de retour sur la terre ferme, à Nouméa. Les cales du palangrier regorgent de poissons. "Là en ce moment on a le thon jaune, le thon blanc, le mahi-mahi, le marlin. Ça fait 450 pièces, 10 tonnes à peu près", décompte le capitaine du navire, Joseph Bouedadou.
À ce jour, sept palangriers ravitaillent la société Pescana, trois fois par semaine. Le ballet des chariots élévateurs entre l'usine de transformation du poisson et le navire dure généralement toute la matinée. "De 6 heures à 11 heures environ, ça dépend si les cales sont pleines ", selon le matelot Jacques Toma.
Une fois le déchargement terminé, les salariés de l’usine commencent leur travail. "On décharge, on contrôle la qualité du poisson, on les pèse et on les répertorie", explique le responsable de production, Cyril Louis.
80 % du thon pour la Nouvelle-Calédonie
80% des thons réceptionnés finiront dans les assiettes calédoniennes, les 20% restants peuvent être exportés vers le Japon. "Pratiquement toute la production va sur le marché local", continue Cyril Louis. "C’est vraiment quand il y a une sélection pour le Japon que l'on est obligés de sortir les plus beaux morceaux. Là-bas, le poisson est vendu un ou deux jours plus tard."
Dans la salle voisine, le thon est conditionné pour être ensuite vendu. 90 % de la commercialisation se fait sous forme de filets frais ou congelés. "Un thon jaune conditionné avec un film alimentaire permet d’avoir une date limite de consommation de 4 jours", explique Patrick Houssard, le responsable QHSE. "Une fois mis sous vide, sa date de consommation peut reculer de 10 jours, ce qui permet aux personnes de Brousse de pouvoir consommer du thon."
Pêche durable
Avec une capacité de 1 200 tonnes par an, l’entreprise représente une part conséquente du marché local. Celle-ci est certifiée pêche durable depuis plusieurs années. Selon Mario Lopez, le directeur de Pescana," la filière pêche représente à peu près 2 500 tonnes de thon par an, soit 0,1 % de la pression de pêche du Pacifique Sud. Ce n'est rien du tout par rapport au niveau mondial, là-dessus je suis à peu près sûr qu’on va pouvoir pérenniser la consommation de thon en Nouvelle-Calédonie pour de longues années."
L’entreprise a encore de nouvelles perspectives. Elles pourraient bientôt recycler les restes des poissons en farine animale, à destination du marché local.
À VISIONNER >>> Le reportage de Valentin Deleforterie et Claude Lindor