Vale négocie avec Tesla la livraison de nickel canadien pour les batteries électriques du constructeur automobile américain. De son côté, Antonin Beurrier, le PDG de Vale en Nouvelle-Calédonie discuterait avec des investisseurs français et européens intéressés par l'usine du Sud.
C’est une négociation entre voisins et cousins nord-américains. Vale va fournir le nickel de qualité batterie dont Tesla a besoin pour ses voitures électriques. Les mines canadiennes sont mises à contribution. 400 emplois seront créés.
Cours du nickel au LME de Londres, le 07/10/2020 à 14:00 PM: 14 632 dollars/tonne +0,67 %.
Vale absorbe le canadien Inco en 2006
La multinationale brésilienne s’est entendue avec le gouvernement canadien. Pour obtenir l’autorisation d’acquérir la société minière INCO en 2006, Vale s’est engagé à maintenir la direction de ses opérations pour le nickel au Canada. Vale Canada dirige les activités du mineur brésilien au Canada, en Indonésie et en Nouvelle-Calédonie. Entamé avec le groupe minier Inco, qui sera donc absorbé par Vale, le développement canadien puis brésilien du nickel en Nouvelle-Calédonie est une histoire qui se termine. Le projet Goro Nickel (Usine du Sud) avait été conçu par les ingénieurs et les financiers d’Inco dans leurs bureaux de Mississauga et de Toronto dans l’Ontario.Vale et Tesla, vers un deal nickel au Canada
Vale négocie avec Tesla et d'autres acteurs de la chaîne d'approvisionnement des véhicules électriques (VE) pour sécuriser sa production de nickel au Canada, a déclaré vendredi le directeur de la branche des métaux de base de la multinationale minière brésilienne. "Tesla et d'autres constructeurs automobiles doivent s'assurer qu'il y aura suffisamment de nickel disponible pour produire le nombre de batteries nécessaires pour les véhicules électriques au cours des 5 à 8 prochaines années", a déclaré à Reuters Mark Travers, directeur exécutif des métaux de base de Vale. Interrogé sur la question de savoir si Vale et Tesla ont eu des discussions, Marc Travers a répondu: "Oui, absolument." Vale va donc étendre son site de Voisey's Bay au Labrador, l’une des plus grandes mines de nickel du Canada. L’exploitation souterraine produira 40 000 tonnes par an de nickel sous forme de concentré pour les batteries électriques de Tesla.Mark travers, le stratège de Vale
Le nickel de Vale sera canadien. Ce choix confirmerait indirectement la volonté de la multinationale de ne plus parier sur la Nouvelle-Calédonie. En juin 2019, après de longues négociations, Marc Travers avait pourtant effacé la dette d’un milliard d’euros de sa filiale calédonienne (Vale-NC). Le patron de la branche métaux se montrait alors optimiste pour l’avenir du complexe industriel de l’usine du Sud. Les nouveaux produits calédoniens, concentrés de nickel et de cobalt pour les batteries électriques, se sont avéré prometteurs. Pourtant, sous la pression de ses actionnaires et de ses investisseurs, Vale veut partir de Nouvelle-Calédonie.Peur du risque
Le contexte est difficile, miné par la situation économique mondiale et la seconde vague de Covid. Mais pas seulement, selon un expert du marché du nickel. "La Nouvelle-Calédonie n'est plus vue favorablement par les investisseurs internationaux du nickel et ceux de Vale. Les risques politiques et la perturbation de l'industrie par des grèves, des dégradations sont également des facteurs négatifs", estime Jim Lennon, l’analyste néo-zélandais du géant bancaire australien Macquarie. Lennon avait été l’un des principaux intervenants de la conférence internationale du nickel qui s’était tenue à Nouméa en juillet 2013. Son opinion a changé. Alors qu'elle était favorable aux perspectives du nickel en Nouvelle-Calédonie, elle est devenue négative. Une opinion qui domine chez la plupart des analystes de la Bourse des métaux de Londres et qui est sans doute partagée par Marc Travers, le dirigeant canadien de Vale.Cours du nickel au LME de Londres, le 07/10/2020 à 14:00 PM: 14 632 dollars/tonne +0,67 %.