97 milliards. C'est le montant du déficit commercial calédonien en 2022. Pourtant le montant des exportations a bondi de 55,5% par rapport à 2021 pour atteindre les 290 milliards. Mais dans le même temps, le montant des importations a, lui, progressé de 37%, indique l'Institut de la statistique et des études économiques dans sa note de synthèse 2022.
55% de plus sur un an, c'est une progression inédite sur les dix dernières années. 97% de ces exportations sont issues de l'industrie du nickel. L'embellie exceptionnelle des cours du LME n'y est pas étrangère.
Rien de nouveau serait-on tenté de dire. Pourtant, si l'on exclut le nickel, il est un secteur qui semble tirer son épingle du jeu : celui des produits de la mer.
Filière pêche
La structuration de la filière pêche et l'amélioration des équipements depuis 2018 semblent porter leurs fruits.
Frais ou congelés, les produits de la mer exportés représentent une enveloppe de 1,6 milliard de francs en 2022, soit une progression de 6 points par rapport à 2021. La pêche thonière réalise ainsi son meilleur résultat depuis 2015.
Le thon gagne même près de 60% sur deux ans. La pêche des pélagiques, comme les marlins, les makos ou les espadons, triple sur un an et les exportations de poissons congelés, tout particulièrement les bonites, connaissent un essor spectaculaire.
Selon l'Isee, l'exportation de crevettes augmente de 16%, une hausse qui, malgré les prix favorables du marché, compensent difficilement la baisse de 40% de l'année précédente. À noter également la bonne santé de la vente de trocas. Les volumes doublent par rapport à 2021.
Coup dur pour les produits de la terre
Coup dur en revanche pour les produits de la terre et de l'élevage qui ont payé un lourd tribut aux intempéries de la Niña. Leurs exportations génèrent un montant total de 53 millions de francs seulement, une baisse de 77%.
À titre d'exemple, les exportations de squash s'effondrent avec moins 95%. Les ventes de citron lime baissent de près d'un tiers sur un an. La vanille est un peu moins touchée. La tendance est bien différente pour la vente de miel, qui progresse à un niveau inégalé depuis 2018.
Du côté des importations, le cours élevé des matières premières, la dépréciation de l'euro par rapport au dollar et la hausse constante du prix des transports fait toucher des sommets aux montants des produits importés, avec trois trimestres à plus de 100 milliards CFP pour un total de 386,5 milliards sur l'année.