Le moral des patrons est au plus bas. On savait l’économie calédonienne fragile sous le coup notamment d’une violente et durable crise du nickel, et bien les premières conclusions de l’enquête trimestrielle de l’IEOM ne sont pas pour rassurer.
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L’indicateur du climat des affaires a atteint début 2016 son niveau le plus bas plus bas niveau historique.
Un indicateur qui s’établit fin mars à tout juste 78, soit 22 points en deçà de la moyenne de la longue période. Autrement dit, pour faire simple, les chefs d’entreprises n’ont jamais eu aussi peu confiance en l’avenir, en tout cas sur les deux dernières décennies.
Une rupture d’autant plus forte que 2015 avait terminé sur un léger rebond. Mais les entrepreneurs jugent l’activité réelle décevante : les professionnels interrogés par l’Institut d’Emission d’Outremer sont nombreux à faire état d’une dégradation de leur volume d’activité au premier trimestre 2016. Celle-ci s’accompagne d’une nouvelle baisse des prix, entrainant mécaniquement une forte détérioration de la trésorerie des entreprises et une réduction des effectifs. Du coup les intentions d’investir à un an rechutent (- 40 points) pour atteindre elles aussi un niveau historiquement bas.
Inquiétude pour le deuxième trimestre
Les patrons interrogés ne cachent pas leur inquiétude et anticipent même une dégradation prolongée des fondamentaux de leurs entreprises avec une nouvelle baisse du volume d’activité de l’ordre de 10 %, qui devrait là encore se répercuter sur les prix et l’emploi.
Et si cet indicateur du climat des affaires n’est qu’une mesure des anticipations et non de la réalité de la conjoncture, on voit mal pour l’instant ce qui pourrait contrecarrer leur réalisation, sachant qu’en économie, croissance rime avec confiance.
L’oxygène ne viendra pas du LME : l’embellie des cours du nickel vient d’être stoppée net, chutant de 10 % en 10 jours pour redescendre à 8630 dollars la livre. Enfin, l’état des finances publiques permet difficilement de compter sur la commande publique pour relancer la machine…