Élevage : la race limousine calédonienne reconnue

Les éleveurs attendent impatiemment l'arrivée de La Niña pour sauver les pâturages de la sécheresse qui frappe la Nouvelle-Calédonie.

La race limousine calédonienne est désormais officiellement reconnue en Métropole grâce aux travaux de génétique et de sélection effectués depuis de nombreuses années. Ainsi, un marché d'animaux reproducteurs s'ouvre pour les éleveurs calédoniens à l'export.

 

L'élevage calédonien vient de franchir une nouvelle étape dans sa recherche de qualité. Au début de cette année, une convention a été signée avec l'organisme France Limousin sélection. Celle-ci a permis de rapprocher les races limousines calédoniennes et françaises. Et les 9 000 bêtes répertoriées dans le fichier local depuis 1965 ont intégré le fichier national. Chaque animal dispose désormais de sa carte d'identité incluant ses origines. "Cette reconnaissance du limousin calédonien par la Métropole est véritablement un atout pour des projets d'export. Il y a notamment Fidji qui est intéressé. L'ancienne direction est entrée en contact en 2019 lors d'une mission et ils seraient intéressés par l'importation d'embryons limousins produits localement. Et il y a déjà eu des opérations d'exports d'embryons locaux vers le Vanuatu. Il y a vraiment cette ouverture vers le marché du Pacifique de reproducteurs." 


Ces jeunes reproducteurs, âgés de 12 à 14 mois, sont en phase de test à l'Upra Bovine, des animaux à haute valeur génétique. Pour répondre aux exigences de la sélection, ils doivent résister à la chaleur et à la tique en plus de leurs qualités morphologiques. "On va regarder la longueur du dos, son épaisseur, l'arrondi de culotte."

Des animaux de meilleure qualité

Dans l'étable voisine, des animaux issus de croisements de brahmanes avec des races européennes de type limousin. Leur poil est bien ras pour moins subir la chaleur et ils offrent une bonne résistance à la tique. "L'intérêt du limousin aujourd'hui en Calédonie, c'est de s'en servir en support mâle, qu'on met sur des femelles qui sont résistantes et ces croisements produisent des animaux qui bénéficient de l'effet "hétérosis". Ce sont des produits qui sont souvent meilleurs que leur père et leur mère dans leur race respective et ça permet de produire des animaux de boucherie en veaux ou en gros bovins plus rapidement et de meilleure qualité."

La viande locale représente 60% du marché de boucherie avec une qualité très appréciée des consommateurs, mais l'excellence des reproducteurs ouvre de nouvelles opportunités à l'export.

Le reportage d'Erik Dufour et Nicolas Fasquel :