Il y a quinze ans, René Lemaitre recueillait des roussettes à demi mortes de faim. Aujourd’hui, l’homme en élève une soixantaine: les chauve-souris d’origine, mais aussi leurs descendantes car, fait rare en Nouvelle-Calédonie, elles se sont reproduites en captivité.
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René Lemaitre vit une grande histoire d'amour. Depuis quinze ans, il rend visite chaque matin… à ses roussettes. L'homme veille sur pas moins de 45 chauve-souris adultes mais aussi douze petits nés en captivité! Des bébés qui ont grandi à l'écart des mâles, avec leur mère.
Un reportage de Caroline Antic-Martin et Claude Lindor.
«Exceptionnel»
«C'est exceptionnel, de faire naître des roussettes en cage. Mais il faut de la place, il faut qu'elles soient à l'aise, il faut les nourrir au maximum…», insiste René. Chaque après-midi, il prépare seize kilos de nourriture pour ses protégées. Ce jour-là, le menu se compose de pommes-lianes, d'aubergines, de mangues et de pommes. Sans oublier six baguettes de pain par jour, «pour compenser les fruits».Séances de gym
Dans la nature, les roussettes parcourent jusqu'à cent kilomètres pour trouver leur nourriture. René impose aux siennes deux séances de gym par semaine, à travers leur volière de 350 mètres carrés. «Je les fais voler pendant dix minutes. Sinon, elles sont trop grasses, elles peuvent mourir d'un infarctus. J'ai déjà perdu deux mâles comme ça.» Chaque perte est un crève-cœur pour René qui s'inquiète, à juste titre pour son élevage de roussettes.Un reportage de Caroline Antic-Martin et Claude Lindor.