Émeutes en Nouvelle-Calédonie : un homme tué par balle à Dumbéa, un policier en garde à vue

Vue de Dumbéa-sur-mer, dans le secteur du Médipôle, le 23 mai 2024.
Un homme de 48 ans a perdu la vie vendredi après-midi, à Dumbéa. Il aurait été touché par le tir d'un policier. Le bilan officiel des victimes est passé à sept, toutes tuées par balle, dans le contexte de violences qui secoue la Nouvelle-Calédonie depuis une douzaine de jours. L'auteur présumé du coup de feu a été placé en garde à vue. Il "n'était pas en service", selon la ministre déléguée aux Outre-mer.

La Calédonie s'est enfoncée un peu plus dans le drame. Vendredi, encore, un homme a perdu la vie dans le contexte de grande violence qui traverse le pays depuis une douzaine de jours, notamment l'agglomération nouméenne. Les faits se sont passés durant l'après-midi, dans le Sud de Dumbéa. Une enquête a été ouverte pour homicide volontaire par personne dépositaire de l'autorité publique. Car selon les premiers éléments, transmis par le procureur de la République, ce serait un policier qui a tué la victime, avec son arme de service.

Deux fonctionnaires "pris à partie physiquement"

En quelles circonstances ? "Ce vendredi 24 mai, vers 15h15, alors qu’ils circulaient dans leur véhicule, sur la commune de Dumbéa en direction du centre hospitalier du Médipôle, un fonctionnaire de police et son collègue [ont été] pris à partie physiquement par un groupe d’une quinzaine d’individus", écrit le procureur dans un communiqué diffusé ce soir.

Arme de service

"Dans des circonstances qu’il reste à déterminer, le fonctionnaire aurait fait usage de son arme de service en tirant un coup de feu, pour s’extraire de cette altercation physique", ajoute Yves Dupas. "Un homme âgé de 48 ans [a été] atteint mortellement par ce tir." Le policier qui aurait tiré a été placé en garde à vue. "Les premières constatations font état de la présence de traces de coups sur le visage des fonctionnaires", précise le procureur. Dans son point du lendemain, le haut-commissariat mentionne pour sa part "la mort d'un civil à proximité d'un barrage proche" de l'hôpital.

Cinq civils et deux gendarmes mobiles

Cela porte le bilan humain officiel des violences actuelles à sept personnes, toutes tuées par balle : cinq civils et deux gendarmes mobiles, dont l'un qui a succombé à un tir jugé accidentel. Jusque-là, aucune de ces morts n'était due à un représentant des forces de l'ordre. En visite éclair ce jeudi, le président de la République l'avait souligné. Samedi 25 mai, la ministre déléguée aux Outre-mer a indiqué que le policier "n'était pas en service". Selon Marie Guévenoux, citée par France info, "l'altercation qui a amené au décès d'un civil, et c'est évidemment un drame, n'a pas été dans le cadre d'une opération de police".